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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Galichon, Émile: École allemande [3]: Albert Dürer sa vie et ses œuvres
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ALBERT DURER. 19

Imprimeurs les plus célèbres d'Augsbourg : Ottmar et Steiner, et de Nu-
remberg : Schœnsperger, Stuchs, Koberger, Formscheyder et Peypus.

Mais Albert Durer ne fut pas le maître toujours et le seul écouté à Nu-
remberg. Les estampes de Marc Antoine, de Dante, de Bonasone et
d'autres Italiens avaient franchi les Alpes et popularisé en Allemagne le
goût des formes pures de Raphaël. Aussi le peintre de Nuremberg vit-il, de
son vivant même, plusieurs de ses élèves ou adhérents quitter son école pour
aller demander à l'Italie un style plus noble. Ces artistes furent nom-
breux et influents à Nuremberg, comme le prouve la préoccupation du
grand maître de repousser l'accusation qui lui était faite de ne point admi-
rer les œuvres des Italiens. Les plus célèbres d'entre ces transfuges
furent : Pierre Floetner, Jacob Binck, Albert Altdorfer, Jean Ladenspelder,
et Georges Pencz, qui cherchèrent à unir les qualités de Marc Antoine à
celles d'Albert Durer ; mais ces peintres eurent beau faire, ils ne purent
prendre à l'Italie la distinction de ses figures, ni oublier les formes
épaisses de l'Allemagne, et, en dépit de leurs efforts, ils restèrent pro-
fondément tudesques, même en leurs copies des maîtres italiens.

Dans la haute Allemagne, sur les bords du Rhin, où brillait une école
puissante, distincte de celle de Nuremberg, qui rechercha la force sans
se préoccuper de la grâce, Albert Durer eut une influence plus restreinte
que sur les artistes de la basse Allemagne. Cependant, les Mecken ainsi
que Wenceslaùs d'Olmutz, copièrent plusieurs de ses estampes, et, à
Haguenau, nous trouvons un imprimeur, Thomas Anshelme de Bade, qui
orne ses livres de bois dessinés par les plus habiles d'entre les élèves
d'Vlbert Durer, et qui emprunte à ce maître les éléments de sa marque1.

Lu Flandre, en Néerlande, les œuvres du peintre de Nuremberg furent
fort admirées; les réceptions brillantes dont ce maître fut l'objet, les pro-
positions de la municipalité d'Anvers le prouvent surabondamment; mais
cependant elles modifièrent peu le goût de ces écoles. Lucas de Leyde,
artiste vraiment prime-sautier, résista à la domination exercée par Albert
Durer sur ceux qui l'approchaient; il resta original, bien qu'il fût encore
très-jeune quand il connut à Anvers son grand rival, alors dans toute sa
force. Goltzius, au contraire, s'inspira beaucoup du génie de Durer; il par-
vint même à imiter ce peintre graveur au point de tromper plus d'un ama-
teur. Plus tard, lorsqu'un élève de Rubens, Diepenbeke peut-être, voulut
écrire ses théories sur la figure humaine2, ilconsultale traité d'AlbertDûrer

I. Voir le n° 39 de notre catalogue dos estampes d'Albert Diirer.
i. Cel ouvrage, publié en 1773 avec dos reproductions dessinées par Aveline, passe
pour être l'œuvre de Rubens; niais cela no peu! être, puisque l'autour do cot écrit a
 
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