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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 1
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Galichon, Émile: École allemande [3]: Albert Dürer sa vie et ses œuvres
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ALBERT DURER. 21

Mais si Albert Durer eut peu d'influence sur les types de notre école,
ses œuvres furent cependant connues et appréciées de nos artistes, qui
en copièrent plusieurs. Noël Garnier reproduisit le petit Saint Antoine;
Jean Duvet, dans son Mariage d'Adam et Eve, prit à Albert Durer sa
figure du premier homme; Jehan Pénicault lui emprunta sa suite de la
Passion pour eu faire de riches émaux coloriés et à paillons1; enfin Ber-
nard Palissy, après des plaintes exprimées au sujet du trop bon marché
des estampes, ajoute ces paroles d'autant plus élogieuses pour notre
maître qu'il est le seul peintre cité dans ses ouvrages : a As-tu pas
<! vu, dit-il, combien les imprimeurs ont endommagé les peintres et les
a pourtrayeurs sçavans? J'ai souvenance d'avoir vu les histoires de
a Nostre-Dame imprimées de gros traits, après l'invention d'un Alemand
a nommé Albert; lesquelles histoires vindrent une fois à tel mépris, à
« cause de l'abondance qui en fut faite, qu'on donnoit pour deux liards
a chacune des dites histoires, combien que la pourtraicture (dessin) fût
« de belle invention2. » Dans les livres d'heures édités par Kerver, on
trouve aussi quelques bois gravés d'après ceux du graveur allemande
Ambroise Girault, dans des heures imprimées en l'honneur de la vierge
Marie, retraça la Fuite en Egypte qu'Albert Durer avait taillée sur bois
dans sa Vie de la Vierge, en s'inspirant de la composition de Schôngauer.
Plus tard, en plein xviie siècle, Nicolas Gochin l'ancien copia au burin
toute la suite de la Vie de la. Vierge, et enfin le plus grand maître de
notre école, Nicolas Poussin, posséda l'œuvre entier de Durer, qu'il ne
dédaignait point de consulter.

De tous les pays étrangers à l'Allemagne, ce fut l'Italie qui admira et
s'inspira le plus des œuvres d'Albert Durer, mais sans cependant se lais-
ser dominer par le génie cle ce maître. Lorsque les dessinateurs de ces
contrées, habitués à l'exécution rude et monotone de Mantegna et de
Mocetto, ou à celle plus fine mais non moins monotone de Baldini et des
Florentins, virent les estampes du peintre de Nuremberg, il n'y eut que
des éloges pour ce buriniste habile qui savait assouplir et varier sa taille
suivant les formes et les objets qu'il voulait rendre. Grâce aux rapports
incessants qui existaient alors entre les artistes allemands et italiens, ses
compositions se répandirent rapidement dans les ateliers, et il n'y eut pas
un graveur, si renommé qu'il lut, qui ne voulût les étudier avec soin. A

\. N° 58 do notre catalogue; n° \ du catalogue Robert Dumesnil, et n08 35, 40-61
du noire.

■>. Dr l'Art de (erre, édition de'1580, p. 269.

N'" 18 et, I',) de l'œuvre en bois catalogué par Barlsch.
 
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