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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 3
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Champfleury: Nouvelles recherches sur la vie et l'oeuvre des fréres Le Nain, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0180

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17Z| GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de tant de recherches? C'est ce qui m'importe peu. Quand des ouvriers
contruisent un palais, il ne manque pas de curieux pour regarder les
échafaudages en collant leurs yeux contre des planches mal jointes. Les
enfants cassent leurs joujoux pour examiner ce qu'il y a dedans; les
jeunes gens brûlent d'entrer dans les coulisses d'un théâtre pour voir le
fard de plus près. Avant de décintrer ma coûle^ comme on dit en archi-
tecture, je veux montrer les charpentes qui ont supporté les pierres
pendant la construction.

Mais une Revue ne saurait consacrer un grand nombre de feuilles à des
études souvent arides, à la réimpression d'un catalogue très-étendu;
avant de mettre la dernière main au travail sur les frères Le Nain, j'en
détache les pages les plus importantes, exclusivement destinées à la
Gazette des Beaux Arts.

11

BIOGRAPHIE. - CARACTÉRISTIQUE DE I.'OEUVRE DES LE NAIiN

Les Le Nain étaient trois frères qui naquirent à Laon, à la fin du
xvic siècle. Laon est une petite ville picarde, qui n'a donné naissance à au-
cun artiste; quoique la ville fût jadis peuplée d'églises et d'abbayes, il n'est
pas démontré que des tableaux de maîtres enrichissaient ces églises, les
seuls musées d'alors où des jeunes gens, en contemplant des toiles célèbres,
pouvaient sentir le démon de l'art les tenter. Il est prouvé par les papiers
des archives qu'en 1793 divers tableaux furent brûlés; mais qu'étaient-ce
que ces tableaux? Soissons, Saint-Quentin, Laon, Reims, n'ont guère
possédé en ouvrages d'art précieux que leurs monuments religieux, leurs
églises et leurs cathédrales. La peinture y semble absolument étrangère,
et on ne trouve dans ces villes aucunes traces d'école ni de groupes
d'artistes.

Un peintre étranger, dont on n'a pu découvrir le nom, s'était établi à
Laon, qui donna des leçons de peinture aux frères Le Nain. C'était sans
doute un peintre flamand, à en juger par l'influence flamande qui exerça
un tel empire sur les frères Le Nain, qu'au xvme siècle les rédacteurs
de catalogues de ventes de tableaux les inscrivent souvent dans l'école des
Pays-Bas.

On n'en sait pas plus sur leurs débuts ; il faut faire un grand saut dans
leur vie pour les retrouver tous trois membres de l'Académie de pein-

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