DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Lenormant, François: La Minerve du Parthénon, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0285
LA MIN E 15 \ E Dl PA UT H É NON. 279
« aux Amazones. La Peur est masculine en grec. Les autres divinités qui
« prennent part à la lutte sont : Neptune, Apollon Lycien, caractérisé par
u le loup qui l'accompagne, Vulcain, Minerve, toujours noble et drapée,
(( la Terre Olympienne, l>acchus Lemcus. Les textes de Plutarque, de
« Pausanias et de Diodore de Sicile, les fragments des poètes ont servi
« d'indication dans ce travail. »
A cette composition, disposée dans une longue bande tournant tout
autour de l'orbe du bouclier, la statuette du temple de Thésée doit faire
substituer une grande scène occupant tout le champ de la face convexe.
Nous donnons plus haut le bouclier de cette statuette grandi pour
que l'on puisse mieux en saisir tous les détails.
On y voit d'abord une figure de divinité féminine assise sur un rocher,
assistant au combat comme la Minerve qui contemple d'un œil protecteur
les travaux d'Hercule dans les sculptures d'Olympie1. Ce doit être la
Minerve Poliade présidant à Ta victoire des Athéniens du haut des rochers
de l'Acropole. Le personnage qui vient après est très-incertain ; nous
avons peine à admettre l'Amazone précipitée la tête en bas que l'on croi-
rait distinguer. Cette figure ne nous paraîtrait pas beaucoup convenir au
gout si exquis de Phidias. Cependant l'Antiope mourante, dans la frise
du temple d'Apollon Épicurius àBassœ d'Arcadie, est dans une pose aussi
risquée2. En tous cas, on voit immédiatement à la suite un Grec cuirassé,
debout sur le sommet d'un des rochers de la colline du Musée3, élevant
avec ses deux mains, au-dessus de sa tête, une grosse pierre pour en
écraser cette Amazone, quelle que soit son attitude. C'est bien là, repré-
sentée telle que les auteurs la décrivent tous, la figure sous laquelle le
grand sculpteur s'était représenté lui-même sur le bouclier de sa Minerve.
La série des sujets supérieurs est terminée par le groupe d'une Amazone
victorieuse frappant encore un Grec renversé à ses pieds. Un second
registre de personnages, dont l'action est censée se passer dans la vallée,
entre le Pnyx, l'Aréopage et le pied de l'Acropole, se compose d'abord
d'une Amazone soutenant sa compagne blessée. Au milieu est un héros
casqué, cuirassé, armé du bouclier, aux pieds duquel une Amazone est
étendue morte. Ce doit être Thésée ; peut-être est-ce cette figure dont le
glaive ou la lance cachait une partie du visage et auquel Phidias avait
donné les traits de Périclès. Enfin, vient un Grec qui saisit par les che-
I. Expédition scientifique de Morèe, section d'architecture, t. I, pl. LXXVII.
î. Stackelberg, Der Apollotempel zu Bassœ, pl. VIII.
3. C'est sur cette colline que les traditions placent une partie de l'armée des Athé-
niens. Plularch., VU. Thes.^ 27.
« aux Amazones. La Peur est masculine en grec. Les autres divinités qui
« prennent part à la lutte sont : Neptune, Apollon Lycien, caractérisé par
u le loup qui l'accompagne, Vulcain, Minerve, toujours noble et drapée,
(( la Terre Olympienne, l>acchus Lemcus. Les textes de Plutarque, de
« Pausanias et de Diodore de Sicile, les fragments des poètes ont servi
« d'indication dans ce travail. »
A cette composition, disposée dans une longue bande tournant tout
autour de l'orbe du bouclier, la statuette du temple de Thésée doit faire
substituer une grande scène occupant tout le champ de la face convexe.
Nous donnons plus haut le bouclier de cette statuette grandi pour
que l'on puisse mieux en saisir tous les détails.
On y voit d'abord une figure de divinité féminine assise sur un rocher,
assistant au combat comme la Minerve qui contemple d'un œil protecteur
les travaux d'Hercule dans les sculptures d'Olympie1. Ce doit être la
Minerve Poliade présidant à Ta victoire des Athéniens du haut des rochers
de l'Acropole. Le personnage qui vient après est très-incertain ; nous
avons peine à admettre l'Amazone précipitée la tête en bas que l'on croi-
rait distinguer. Cette figure ne nous paraîtrait pas beaucoup convenir au
gout si exquis de Phidias. Cependant l'Antiope mourante, dans la frise
du temple d'Apollon Épicurius àBassœ d'Arcadie, est dans une pose aussi
risquée2. En tous cas, on voit immédiatement à la suite un Grec cuirassé,
debout sur le sommet d'un des rochers de la colline du Musée3, élevant
avec ses deux mains, au-dessus de sa tête, une grosse pierre pour en
écraser cette Amazone, quelle que soit son attitude. C'est bien là, repré-
sentée telle que les auteurs la décrivent tous, la figure sous laquelle le
grand sculpteur s'était représenté lui-même sur le bouclier de sa Minerve.
La série des sujets supérieurs est terminée par le groupe d'une Amazone
victorieuse frappant encore un Grec renversé à ses pieds. Un second
registre de personnages, dont l'action est censée se passer dans la vallée,
entre le Pnyx, l'Aréopage et le pied de l'Acropole, se compose d'abord
d'une Amazone soutenant sa compagne blessée. Au milieu est un héros
casqué, cuirassé, armé du bouclier, aux pieds duquel une Amazone est
étendue morte. Ce doit être Thésée ; peut-être est-ce cette figure dont le
glaive ou la lance cachait une partie du visage et auquel Phidias avait
donné les traits de Périclès. Enfin, vient un Grec qui saisit par les che-
I. Expédition scientifique de Morèe, section d'architecture, t. I, pl. LXXVII.
î. Stackelberg, Der Apollotempel zu Bassœ, pl. VIII.
3. C'est sur cette colline que les traditions placent une partie de l'armée des Athé-
niens. Plularch., VU. Thes.^ 27.