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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 6
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Champfleury: Nouvelles recherches sur la vie et l'oeuvre des frères Le Nain, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0337

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330 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Joseph Marchand, dans là Nouvelle Notice des tableaux du Muséum de
l'école centrale du département de Maine-et-Loire. Angers (sans date) :

a Nain (Louis et Antoine Le) frères, nés à Laon, morts en 16â8.

a N° 81. La Nativité.

« Haut., 1 pied 6 pouces 1/2, larg., h pieds 10 pouces 3//i.

« La sainte Vierge, à l'entrée d'une étable, reçoit les bergers, qui, atti-
rés par la nouvelle de la naissance de Jésus, viennent lui rendre hommage
et lui offrent des présents. La plupart sont à genoux, et adorent le nou-
veau-né. Dans la partie la plus élevée, des anges se réjouissent de sa
venue et chantent ses louanges.

« L'effet sombre de ce tableau, dont toute la lumière est fixée sur le
groupe de figures entourant le petit Jésus, donne à cette composition tout
l'air mystérieux qui convient à ce sujet1. »

M. Yillot n'a pu que résumer, dans sa Notice des tableaux de l'École
française (1855), les documents de dom Grenier, retrouvés par moi
en 1850. Il décrit ainsi la Crèche qu'on voit au Louvre :

« 37â. La Crèche.

« Haut., 2m8Zi, larg., lm39.— Fig. de gr. nat.

a A droite et devant saint Joseph, debout, appuyé sur un bâton, la
Vierge, de profil et agenouillée, va couvrir d'un voile l'enfant Jésus cou-
ché sur de la paille, dans une crèche. Au milieu sainte Elisabeth, à ge-
noux, les mains jointes, en adoration. A gauche, également agenouillé,
un berger vu de profil tenant un long bâton. Derrière lui une femme
debout, un berger qui se retourne et lève la tête vers le ciel, où l'on voit
sur des nuages quatre anges, dont un tient une banderole sur laquelle on
lit : Ecce agnus Dei.

« Musée Napoléon. »

Il est facile de s'expliquer la rareté des peintures religieuses de
Le Nain par les excès de ceux qui, en des temps de troubles, détruisirent
nombre de toiles précieuses; mais il est maintenant clairement démon-
tré que les Le Nain peignirent nombre de toiles religieuses.

(( Ce furent sans doute Barofio et sa bande ignoble qui imprégnèrent de
couleur ou brûlèrent quelques toiles des Le Nain, qui, depuis plus de cent
ans, faisaient la gloire de deux ou trois des églises semées par leur ville
natale, Saint-Remy-Place et les Cordeliers, » dit M. Éd. Fleury dans sa
brochure de Vandales et iconoclastes. (Laon, 18A9, in-8°.)

Il en est des objets d'art comme des hommes : l'incendie, les révolu-
tions, le temps, l'humidité, la poussière, les détruisent peu à peu. Ils

I. J'ai cherché vainement cette année la Nativité au musée d'Angers.
 
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