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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 6
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Burty, Philippe: L' exposition de la Société des Amis des Arts du Département de la Loire
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0351

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EXPOSITION DE SAINT-ÉTIENNE. 343

réels qu'elles ^donneront aux Jîeaux-Àrts. Chacun appelle aujourd'hui de
tous ses vœux la décentralisation artistique. Les villes créent des musées
ou les augmentent. Une jeune et forte école de critique travaille
sur tous les points de la France à recueillir les matériaux de l'histoire de
l'art provincial. Les artistes eux-mêmes sentent la nécessité d'expositions
régionales, qui, en groupant leurs œuvres encore timides, démontreront
quelque jour que l'art du Midi n'est point identique à celui du Nord, et
les expositions qui s'ouvrent maintenant dans les grandes villes, à des
intervalles réguliers, indiquent, par le nombre de curieux qui les visitent,
l'intérêt qu'elles excitent clans tous les esprits.

Ce que nous voudrions avant tout, c'est que, dans ces expositions, une
salle particulière fût réservée aux artistes de la localité. Déjà la ville de
Lyon a consacré dans son musée une galerie spéciale à ses enfants. Cette
galerie ne renferme pas que des chefs-d'œuvre, et certaines gloires locales
pâliraient peut-être au voisinage de maîtres étrangers; mais cependant on
sent, en la parcourant, l'influence d'une tradition constante. J'abandonne
volontiers les compositions peintes, mais les cartons révèlent des dessi-
nateurs savants et rompus dès leur enfance à toutes les difficultés de la
forme. On comprend en feuilletant ces compositions, ces études si soi-
gneusement exécutées, la préoccupation cle l'application industrielle, et
le mérite qu'il y a à rester dans les conditions de Fart sans sortir de
celles de la pratique. On peut sans doute regretter que les artistes lyonnais
ne se soient point toujours pénétrés de la grande allure de Van lluysum
ou qu'ils n'aient point imité la savante liberté de Baptiste Monnoyer, mais
on ne peut disconvenir que l'école de Lyon existe et qu'elle seule aujour-
d'hui sait dessiner convenablement une composition de fleurs.

Ce que nous disons pour Lyon doit s'appliquer à Saint-Étienne. Peu
de villes en France ont eu depuis cinquante ans un accroissement aussi
rapide. Sa population s'augmente dans une proportion étonnante. Ses
finances sont dans l'état le plus prospère. Les embellissements qu'elle se
crée, les monuments qu'elle élève, sont l'indice de l'activité cle son com-
merce et de l'intelligence de ses habitants. Elle vient de faire construire
une Ecole de dessin, qui n'a point d'analogue à Paris, et, l'an prochain,
un Palais des arts, qui s'achève clans une position pittoresque, et pour
lequel on prémédite déjà des annexes, renfermera une bibliothèque, des
collections de tout genre et un musée. Que l'administration ne perde pas
de vue qu'un musée doit être pour les yeux ce qu'une bibliothèque est
pour l'esprit, un lieu d'étude et de recueillement. Que des acquisitions
sages, intelligentes y réunissent avant tout d'utiles matériaux pour ceux de
ses enfants qui dessineront plus tard des soieries ou modèleront des formes
 
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