COLLECTION VAN DEN HEGKE-BAUT
kh MUSÉE D'ANVERS
Déjà si riche en tableaux de maîtres flamands et hollandais, le musée
d'Anvers vient d'acquérir, par le legs de mademoiselle van den Hecke-
Baut, un titre de plus à la curiosité, à la passion des artistes et des ama-
teurs. Ces dons généreux, faits par les citoyens au moment de leur mort,
prouvent un véritable respect des œuvres d'art. Les collections particu-
lières, ainsi réunies aux musées publics, ne peuvent plus être dispersées
dans les divers pays, pour le plaisir de quelques intelligents proprié-
taires. Les chefs-d'œuvre trouvent enfin une place digne des artistes qui
les ont conçus et exécutés. Il leur faut la pleine lumière et l'admiration
de la foule. Pas plus que l'or et les pierres précieuses, ils n'ont été faits
pour être enfermés dans l'ombre, au fond des maisons inhospitalières.
Les tableaux de mademoiselle van den Hecke-Baut ont été récemment
placés au musée d'Anvers. Le catalogue de cette collection, qui ne con-
tient que des œuvres de maîtres flamands et hollandais, n'est pas encore
fait; de sorte qu'aujourd'hui il faut se fier à sa propre sagacité pour s'as-
surer si les attributions d'auteurs ne sont point fausses, et pour décou-
vrir les sujets de ces tableaux, depuis si longtemps dérobés à la curiosité
publique.
Ici, heureusement, on ne peut guère commettre que de légères erreurs.
Les meilleurs tableaux ont un cachet d'authenticité indiscutable. Rubens,
Jordaens, Gonzalès Coques y représentent les Flamands, avec quelques
autres artistes de moindre valeur. Pour les Hollandais, plus nombreux,
la caractéristique en est mieux marquée encore. 11 faudrait s'être fort peu
occupé d'art pour ne point reconnaître, entre toutes, les œuvres de Rem-
brandt, de Jean Steen, de Jacob Ruijsdael, de Nicolas Berchem, d'Al-
bert Guijp, de Ph. Wouwerman, d'Adrien van Ostade.
Au premier regard on n'est point charmé ; la galerie où ces tableaux
sont placés, au nombre de quarante, est éclairée par une lumière trop
kh MUSÉE D'ANVERS
Déjà si riche en tableaux de maîtres flamands et hollandais, le musée
d'Anvers vient d'acquérir, par le legs de mademoiselle van den Hecke-
Baut, un titre de plus à la curiosité, à la passion des artistes et des ama-
teurs. Ces dons généreux, faits par les citoyens au moment de leur mort,
prouvent un véritable respect des œuvres d'art. Les collections particu-
lières, ainsi réunies aux musées publics, ne peuvent plus être dispersées
dans les divers pays, pour le plaisir de quelques intelligents proprié-
taires. Les chefs-d'œuvre trouvent enfin une place digne des artistes qui
les ont conçus et exécutés. Il leur faut la pleine lumière et l'admiration
de la foule. Pas plus que l'or et les pierres précieuses, ils n'ont été faits
pour être enfermés dans l'ombre, au fond des maisons inhospitalières.
Les tableaux de mademoiselle van den Hecke-Baut ont été récemment
placés au musée d'Anvers. Le catalogue de cette collection, qui ne con-
tient que des œuvres de maîtres flamands et hollandais, n'est pas encore
fait; de sorte qu'aujourd'hui il faut se fier à sa propre sagacité pour s'as-
surer si les attributions d'auteurs ne sont point fausses, et pour décou-
vrir les sujets de ces tableaux, depuis si longtemps dérobés à la curiosité
publique.
Ici, heureusement, on ne peut guère commettre que de légères erreurs.
Les meilleurs tableaux ont un cachet d'authenticité indiscutable. Rubens,
Jordaens, Gonzalès Coques y représentent les Flamands, avec quelques
autres artistes de moindre valeur. Pour les Hollandais, plus nombreux,
la caractéristique en est mieux marquée encore. 11 faudrait s'être fort peu
occupé d'art pour ne point reconnaître, entre toutes, les œuvres de Rem-
brandt, de Jean Steen, de Jacob Ruijsdael, de Nicolas Berchem, d'Al-
bert Guijp, de Ph. Wouwerman, d'Adrien van Ostade.
Au premier regard on n'est point charmé ; la galerie où ces tableaux
sont placés, au nombre de quarante, est éclairée par une lumière trop