DE L'ART EN SICILE
.1 u Rédacteur de la Gazette des B e a u x - A w t s.
Florence, le 5 février 1801.
Bien avant que vos justes reproches ne me parvinssent, je pré-
voyais l'impression décevante que le manque absolu de nouvelles artis-
tiques du pays appelé par excellence la patrie de l'art aurait faite sur
les lecteurs de votre Revue. Certes c'est une lacune regrettable dans
la Gazette, dont la mission est de répandre les saines doctrines et de dé-
fendre les intérêts artistiques dans tout le monde civilisé. Mais vos lec-
teurs se seront probablement expliqué ce vide en songeant aux événe-
ments qui se succèdent depuis bientôt dix-huit mois dans la Péninsule, et
qui ont bouleversé toutes nos habitudes. Quand la jeunesse vaillante et
hardie courait aux armes, nous tous, culteurs pacifiques des lettres et
des arts, nous avons dû combattre avec la plume pour contribuer par nos
efforts à l'affranchissement de la patrie commune. G'était pour nous une
question de vie ou de mort : être ou n'être pas.
...Au moment où les yeux de l'Europe tout entière sont tournés vers
l'Italie méridionale, je crois me faire plus facilement pardonner un
silence par trop prolongé, en vous parlant de Y Art en Sicile, sauf à
reprendre plus tard la tâche de correspondant de la Gazette et à vous
donner les nouvelles de l'art en Toscane.
Je ne crois pas me tromper en vous affirmant que, sur cent lecteurs,
il n'y en a pas dix qui se doutent de l'existence des écoles de beaux-arts
en Sicile. Nul n'ignore cependant que cette île est couverte d'imposantes
ruines, de magnifiques monuments, ruines et monuments qui rappellent
les diverses époques de la civilisation ; mais bien des personnes peuvent
ne pas savoir que telle ou telle œuvre, due au pinceau ou au ciseau des
artistes siciliens, ne pâlirait pas à côté des miracles de l'art, quelle que
ix. n
.1 u Rédacteur de la Gazette des B e a u x - A w t s.
Florence, le 5 février 1801.
Bien avant que vos justes reproches ne me parvinssent, je pré-
voyais l'impression décevante que le manque absolu de nouvelles artis-
tiques du pays appelé par excellence la patrie de l'art aurait faite sur
les lecteurs de votre Revue. Certes c'est une lacune regrettable dans
la Gazette, dont la mission est de répandre les saines doctrines et de dé-
fendre les intérêts artistiques dans tout le monde civilisé. Mais vos lec-
teurs se seront probablement expliqué ce vide en songeant aux événe-
ments qui se succèdent depuis bientôt dix-huit mois dans la Péninsule, et
qui ont bouleversé toutes nos habitudes. Quand la jeunesse vaillante et
hardie courait aux armes, nous tous, culteurs pacifiques des lettres et
des arts, nous avons dû combattre avec la plume pour contribuer par nos
efforts à l'affranchissement de la patrie commune. G'était pour nous une
question de vie ou de mort : être ou n'être pas.
...Au moment où les yeux de l'Europe tout entière sont tournés vers
l'Italie méridionale, je crois me faire plus facilement pardonner un
silence par trop prolongé, en vous parlant de Y Art en Sicile, sauf à
reprendre plus tard la tâche de correspondant de la Gazette et à vous
donner les nouvelles de l'art en Toscane.
Je ne crois pas me tromper en vous affirmant que, sur cent lecteurs,
il n'y en a pas dix qui se doutent de l'existence des écoles de beaux-arts
en Sicile. Nul n'ignore cependant que cette île est couverte d'imposantes
ruines, de magnifiques monuments, ruines et monuments qui rappellent
les diverses époques de la civilisation ; mais bien des personnes peuvent
ne pas savoir que telle ou telle œuvre, due au pinceau ou au ciseau des
artistes siciliens, ne pâlirait pas à côté des miracles de l'art, quelle que
ix. n