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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 5
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Delaborde, Henri: Les dessins de M. Ingres au Salon des Arts Unis
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0265

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LES DESSINS DE M. INGRES

AU SALON DES ARTS UNIS

Lorsque, il y a quelques années, on visitait
à l'Exposition universelle la salle réservée aux
tableaux de M. Ingres, le sentiment qu'on éprou-
vait en face de ces nobles ouvrages n'était pas
seulement celui de l'admiration pour l'habileté
incomparable du maître, c'était aussi un senti-
ment de profond respect pour la fixité de'ses
croyances, quelque chose de cette pieuse sympa-
thie que nous inspirent, dans une autre sphère,
les exemples d'un apostolat au-dessus des ten-
tations mondaines, le spectacle d'une vie sans
lacune comme sans démenti. Certes, depuis que
les applaudissements unanimes ont récompensé
l'obstination de ce grand talent, il semble tout
naturel qu'il n'ait jamais accueilli l'idée même
d'une concession, qu'il ne se soit jamais laissé
entamer par le doute. Maintenant que cette
carrière se continue environnée de gloire, on
n'admet guère qu'elle ait pu commencer loin
du succès, et que les triomphes actuels aient été chèrement payés à
l'avance par les luttes pénibles et l'isolement. Rien de plus vrai toutefois.
A un certain moment de sa vie, M. Ingres, assez sûr de lui-même
pour attendre fièrement le jour de la justice, a dû se contenter d'avoir
à peu près seul raison contre tout le monde. Parmi les travaux de
sa jeunesse, ceux-là mêmes auxquels la popularité est le mieux acquise
à présent n'excitèrent d'abord qu'une surprise mêlée de blâme, une sorte
de défiance envers un peintre tantôt indépendant, disait-on, jusqu'à la
bizarrerie, tantôt imitateur des anciens jusqu'au pastiche. On rougit vrai-
ment lorsqu'on lit aujourd'hui les jugements que la critique portait, il y
a près d'un demi-siècle, sur Y Odalisque ou sur YOEdipe. Ce n'est qu'un

peu plus tard, à l'époque où fut exposé le Vœu de Louis XIII, que, sans
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