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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 10.1861

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Nr. 3
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Leclercq, Émile: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17226#0188
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CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE

DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

VENTE DE LA COLLECTION VAN DEN SCHRIECK, A LOUVAIN
EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DES AQUARELLISTES
TRÉSORS D'ART EN BELGIQUE

Bruxelles, 22 avril 1861.

La vente de la collection de tableaux Yan den Schrieck a produit environ
530,000 francs. Ce chiffre est au-dessous de l'évaluation publique, qui exagérait la
valeur de cette célèbre collection; mais les amateurs avaient pour cette fois fixé une
somme approximative que les enchères n'ont point dépassée. Aujourd'hui, les plus fins
appréciateurs peuvent se tromper, parce que, à certains jours, il y a une sorte de fièvre
parmi les acheteurs. Est-ce le goût, la passion qui produit cette fièvre? Malheureuse-
ment non. Il est certain que la collection Van den Schrieck, vendue à Paris, pouvait
atteindre 700,000 francs. Les milieux sont comme les saisons, qui ont une si grande
influence sur l'esprit.

Le Musée de Bruxelles a acquis neuf tableaux, pour la somme de 40,300 francs. Le
plus important de ces tableaux est le Médecin de village de Téniers, payé -14,4 00 francs.
VEffet de nuit de Van der Neer, payé 4,000 francs, est aussi d'une belle qualité,
quoique le ciel soit retouché largement. Le Mangeur de Harengs de A. Van Ostade,
me paraît bien cher,— 6,200 francs; c'est un tout petit tableau d'une seule figure, d'un
ton fort et harmonieux, mais point extraordinaire. La Fête des Rois de Jean Steen,
2,650 francs, n'est pas non plus une très-bonne acquisition. Si le gouvernement était
décidé à acquérir une œuvre de ce maître à la vente Van den Schrieck, il eût pu faire
un choix plus heureux. Le Christ au, Roseau, une sorte de miniature attribuée à Martin
Schoon, 1,050 francs, fera aussi assez mauvaise figure parmi les gothiques du Musée.
Le Portrait d'homme de Bernard van Orley, au contraire, payé 500 francs, tiendra
parfaitement sa place, bien qu'il soit retouché, surtout dans les chairs. Les deux Por-
traits attribués à Memling, qui me paraissent postérieurs à ce maître et d'ailleurs
n'ont pas les qualités naïves et élevées qui le caractérisent, ont été payés beaucoup
trop cher, 4,500 francs. Quant à la Halte de Voyageurs d'Isaac van Ostade, payée
7,500 francs, on m'assure que ce tableau appartenait, il y a vingt-cinq ans, à un ama-
teur hollandais, et qu'on le donnait alors à De Heer; il n'était point signé. De sorte
que la belle signature qui s'étale aujourd'hui sur la margelle d'un puits, à la gauche
du tableau, serait fausse. Ces nouvelles acquisitions du gouvernement vont sans doute
bien tourmenter M. E. Fétis, chargé de faire le catalogue du Musée de Bruxelles.
 
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