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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr. 3
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Burty, Philippe: La photographie en 1861
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0250

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LA PHOTOGRAPHIE

EN 1861

Trente mille curieux ont visité, en 1859, l'exposition à laquelle la Société
française de photographie avait convié pour la troisième fois ses adhé-
rents parisiens, provinciaux et étrangers1. C'est dire assez l'intérêt que
porte le public à cette merveilleuse conquête de l'homme sur la plus ca-
pricieuse et la plus immatérielle des forces de la nature, la lumière. La
photographie est arrivée, grâce aux efforts d'hommes ardents et réfléchis,
à rendre des aspects de la nature tellement particuliers et personnels,
qu'on doit se demander aujourd'hui où finit la volonté pure, où com-
mence la manipulation.

La préférence accordée à certains procédés ou à certains instruments,
en créant parmi les nations des écoles véritables, prouve donc encore
cette tendance commune aux différentes familles de l'humanité de pour-
suivre l'expression d'un idéal particulier. Les photographes de l'Angleterre
cherchent, ainsi que ses peintres, le rendu précieux, le contour arrondi,
et dans le tirage des épreuves obtiennent, comme ses graveurs, des noirs
veloutés, des effets tranchés. Leurs objectifs piquent mieux, suivant un
terme expressif des laboratoires, c'est-à-dire qu'ils pénètrent en quelque
sorte les pores de la peau, le grain de la pierre, le pelage des bêtes,
l'écorce des arbres. En France, au contraire, les épreuves sont d'un as-
pect plus gras : il est visible qu'on se préoccupe surtout de l'éclairage
des plans du visage ou des valeurs relatives des masses dans le paysage.

Les photographes semblent même emporter leur patrie dans les parois
de leur chambre noire. M. Camille Sylvy et M. Claudet opèrent à
Regent Street avec autant d'esprit et d'entrain que sur une terrasse
du boulevard des Italiens. Ils obtiennent à Londres des clichés parisiens.
En revanche un Allemand, M. Hanfstœngl a fait de la maison militaire

1. Gazette des Beaux-Arts du 15 mai 4 859, t. II, p. 209.

XI.

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