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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr. 4
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Siegmund, ...: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0386

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CORRESPONDANCE PARTICULIERE

DE LA GAZETTE DES BEAUX-A RTS

Dresde, 10 septembre 1861.

Monsieur Je Rédacteur,

Vous me reprochez mon silence, non sans raison. Pendant longtemps, en effet, oc-
cupé de sérieux travaux, je suis resté éloigné du mouvement de l'art contemporain, mal
instruit des nouvelles qui peuvent vous intéresser, aussi étranger que vous le seriez
vous-même au milieu de mes compatriotes; j'étais tout au passé et ne vivais qu'avec
les morts, ou, pour mieux dire, avec ces vieux maîtres toujours vivants qui ont vaincu
la mort et l'oubli. Mais il faut être de son temps,"et, quant à moi, je n'y reviens pas
sans plaisir; je ne suis pas de ceux qui sacrifient systématiquement aux gloires du
passé toutes celles du temps présent. Même au sortir des plus beaux musées, j'éprouve
quelque satisfaction à visiter les expositions des artistes modernes, et je pense que la
postérité, qui a fait son choix parmi les anciens et a, pour ainsi dire, passé au crible leurs
ouvrages avant de les admettre dans les sanctuaires de l'art, en trouvera aussi quelques-
uns, entre ceux que nous voyons naître, qu'elle jugera dignes de son adoption.

Je prétends qu'il y a des anciens parmi nous, et quelquefois parmi les plus jeunes :
il ne leur manque, pour qu'on les reconnaisse et qu'on les salue comme tels, que cette
consécration que la mort seule peut donner, en leur retirant cette vie apparente, cette
-dépouille qui lui appartient et qui les fait semblables à nous. Lorsque l'infortuné Rethel
fut frappé du mal subit qui troubla pendant ses dernières années ses brillantes facultés,
de toutes parts des voix s'élevèrent pour lui rendre justice. Il est mort, et aussitôt il a
pris son rang parmi les artistes qui ont un nom dans l'histoire. Et ne sont-ce pas des
anciens aussi, quoiqu'ils ne nous aient pas été enlevés, Dieu merci! et que leur talent
encore plein de vigueur nous promette plus d'une belle œuvre, ces deux illustres re-
présentants de la renaissance moderne de l'art en Allemagne, Cornélius et Overbeck?
Un demi-siècle s'est écoulé depuis que les deux amis vinrent à Rome, entraînant à leur
suite une foule de jeunes artistes qu'ils dominèrent par l'ascendant d'un talent élevé et
d'une conviction profonde, et qui sont devenus, à leur retour dans leur pays, les chefs
de l'art allemand contemporain. Overbeck est toujours demeuré à Rome. L'an dernier,
ses compatriotes présents dans cette ville, réunis à la villa Malta, ont fêté comme un
jubilé le cinquantième anniversaire de l'arrivée du maître en Italie. Le 18 mai de cette
année, ils se sont réunis de nouveau : cette fois ils venaient faire leurs adieux a Corné-
lius, qui allait quitter Rome pour Berlin, où il doit exécuter au Campo Santo les com-
 
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