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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr. 5
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Lagrange, Léon: Exposition régionale des beaux-arts a Marseille, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0448

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ê

EXPOSITION RÉGIONALE DES BEAUX-ARTS

A MARSEILLE

En attendant que se réalise le projet, plus d'une fois mis en avant,
d'une exposition nationale réunissant à Paris les trésors d'art épars sur
la surface de la France, les villes de province continuent à dresser,
région par région, l'inventaire de ces trésors. Pour ne parler que du
Midi, après Avignon, après Garcassonne, voici maintenant Marseille qui
nous donne à son tour la petite monnaie du futur Manchester français.

Il y a dans ces expositions régionales un double intérêt. L'art y
trouve son compte, puisque des œuvres de premier ordre, enfouies jus-
qu'alors au fond d'obscures paroisses ou de cabinets inabordables,
arrivent tout d'un coup à la lumière, et révèlent aux yeux du public des
beautés connues seulement d'un petit nombre, ou même totalement igno-
rées. L'histoire de l'art profite mieux encore de ce rapprochement
momentané d'œuvres peintes ou sculptées, dont chacune est un docu-
ment. L'intérêt historique prend une importance toute spéciale, quand
les auteurs des œuvres exposées, fils du pays où elles se produisent, ont
entre eux ces rapports intimes d'inspiration, de style, de manière, qui
constituent une école. Or, c'est précisément le cas de l'exposition de Mar-
seille. On ne peut, en la parcourant, se refuser à reconnaître qu'il a
existé en Provence, pendant au moins deux siècles, un groupe d'artistes
remarquables, presque étrangers à l'influence de l'art français, et très-
difficiles à classer clans l'histoire générale de l'art, si l'on n'admet pas,
comme un fait acquis à l'histoire, une école d'art provençal.

Les origines de cette école sont clairement écrites à l'exposition de
Marseille. La paternité en revient de droit au roi René. Non pas qu'il
soit permis de laisser encore le bon roi en possession du haut renom de
peintre, que lui attribuait une tradition séculaire. Il n'a pas peint le
Triptyque de Saint-Sauveur; mais, en le rapportant des Flandres, il a
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