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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 1
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Lavoix, Henri: Les azziministes
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0071

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66 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

courant du xmc siècle que cet art prit le plus grand développement, ou
du moins c'est de cette époque que date la plus grande partie des objets
de cette nature qui nous sont connus'. A partir de ce moment, le nom des
artistes se grave humblement à côté des titres honorifiques qui glorifient
le propriétaire de l'objet. On pourrait dresser une longue liste des damas-
quineurs du xin° siècle. Nous avons relevé pour notre part une ving-
taine de noms parmi plusieurs centaines d'objets que nous avons pu
étudier. La remarque d'Ibn-Sayd, un géographe arabe qui mourut
en 1273, sur les habitants de Mossoul, n'a donc pas lieu de nous étonner.
« Les habitants de Mossoul, dit cet écrivain, montrent une habileté
extrême dans différents arts, surtout dans la fabrication des vases de
cuivre qui servent à table. Ils portent ces vases'au dehors, et les princes
en font usage. » Ibn-Sayd aurait pu ajouter qu'ils n'étaient pas les seuls
habiles dans cet art, et que Damas et bien des villes du littoral le dispu-
taient aux artistes de Mossoul. L'Orient eut alors ses diverses écoles en cet
art de la damasquinerie, écoles fort reconnaissables dans la manière et
dans le mérite des artistes.

L'Italie, tributaire des industries de l'Orient pendant tout le moyen
âge, devint aussi, on le voit, tributaire de ses arts; elle avait imité,
copié même, les ouvriers arabes dans les étoffes chargées de dessins ca-
pricieux et de légendes qui lui venaient des manufactures de Bagdad ou
des Tiraz de la Sicile ; elle subit encore leur influence, par rapport à la
damasquinerie; elle copia aussi les artistes de Mossoul et de Bagdad.
Deux puissantes causes déterminèrent cette imitation, imitation toujours
persistante. Ce furent d'abord les établissements permanents des répu-
bliques italiennes au milieu des peuples musulmans, avec lesquels ces
républiques partageaient une vie commune dans le pays d'outre-mer; en
second lieu, le séjour des artistes arabes dans une grande partie des
villes de la Péninsule entretenait à Pise, à Florence, à Gênes, à Venise,
cette influence de leurs œuvres qui se fit sentir clans toutes les industries,
et dans une grande partie des arts des républiques italiennes.

Puisque le sujet nous ramène à des idées que nous avons déjà déve-
loppées ailleurs que dans ce recueil, que le lecteur nous permette de
transcrire ici quelques lignes écrites par nous sur cette question.

N'étaient-elles pas à moitié orientales, disions-nous, ces villes qui
comptaient en Morée, à Constantinople, sur les bords de la mer Noire,
dans les échelles du Levant, à Damas, au Caire et à Alexandrie, une popu-
lation de nationaux supérieure en nombre à celle qui vivait dans les murs
de la mère patrie? Partout où se présentait un point sur lequel on pou-
vait appeler avantageusement les produits de l'Asie et des Indes, ces
 
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