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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Livres d'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0101

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96 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

do l'Opéra-Comique. Pendant son séjour en Italie, il envoya à l'École des beaux-arts
quelques ouvrages, et notamment une copie en marbre de Y Aristide antique, produc-
tions estimables sans doute, mais qui ne donnaient qu'une faible idée de son origina-
lité. Il exposa pour la première fois au Salon de 1848, et son œuvre de début, Saj)ho
sur le rocher de Leucade, fut acquise par la direction des beaux-arts pour le musée
de Dijon. Une autre statue, la Méditation, exposée en 1852, fut aussi achetée par le
gouvernement, et elle est aujourd'hui au musée de Carcassonne. Cet ouvrage valut en
outre à l'arliste une médaille de J.r" classe; enfin, Diébolt fut nommé chevalier de la
Légion d'honneur le 26 juillet 1853.

Ainsi qu'on peut le voir par ces recompenses prématurément acquises, l'adminis-
tration des beaux-arts faisait un cas particulier du talent du jeune sculpteur. Elle lui
montra plus de bienveillance encore dans le nombre et l'importance des travaux qu'elle
lui confia. Sans prélendre en donner une liste complète, nous rappellerons que Diébolt
a exécuté une figure de d'Alembert pour l'Hôtel-de-Ville de Paris; 1rs bas-reliefs en
bronze de la statue équestre de Napoléon par M. de Nieuwerkerke [1833); la décora-
tion du pavillon de Rolian au nouveau Louvre; les quatre œils-de-bœuf du pavillon
Turgol ; les deux Renommées do la façade du palais des Champs-Elysées; un Zouave
en tenue de campagne et un Grenadier de la ligne au pont de l'Aima (1857), et la
figure de la Navigation qui décore le pont des Invalides. A l'heure où la mort est
venue le surprendre, Diébolt travaillait avec une patiente ardeur à un groupe A'Héro
et Léandre, sur lequel il comptait pour mettre le sceau à sa réputation. Cet ouvrage,
qui est presque terminé, figurera sans doule à l'exposition prochaine.

Diébolt avait aussi exécuté — et ce fut là sa meilleure inspiration — la statue colos-
sale de la France rémunératrice qui fut placée, en 1851, au rond-point des Champs-
Élysées, à l'occasion de la distribution des récompenses méritées par les industriels
français à l'exposition universelle de Londres. Cette figure, dont il reste une réduction
en bronze, était bien conçue; elle avait de l'ampleur et de la solennité, elle découpait
lièrement sur le ciel une grande et belle silhouette. On ne l'oubliera pas, et, si l'on veut
être équitable, on gardera aussi un bon souvenir des bustes, trop rares, que Diébolt a
exposés. C'est là peut-être qu'était son talent. Les portraits do madame D... et do
mademoiselle A..., qu'on a vus au Salon de 1853, sont restés dans notre mémoire
comme des œuvres d'une délicatesse parfaite. La beaulé moderne y est interprétée lar-
gement, sans coquetterie et dans le bon style. L'artiste aurait pu sans doute conserver
à ses modèles l'accent d'une personnalité plus précise ; mais s'il leur a enlevé un peu
de leur ressemblance intime, il leur a donné plus de grâce, el nous n'avons pas entendu
dire que les charmantes femmes qui ont posé devant Diébolt se soient jamais plaintes
de la manière dont il entendait le portrait.

Le rédacteur : ÉM7LE GALICHON.

Le directeur : BDOUAKD IIOUSSAYE.

PARIS. —

IMI'ItlMKRIK DE J. CLAYE, HT! H BATNT-BBÎfOIT, 7
 
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