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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 5
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Burty, Philippe: Les eaux-fortes et les bois de M. Meissonier
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0448

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MEISSONIER.

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cinq cents questions de la Société royale de Londres, » tous ces bois mer-
veilleux perdirent le plus pur de leur grâce sous le burin glacial et
méthodique des graveurs anglais. Vous croiriez, en les parcourant, en-
fendre lire la riante et tiède églogue de Bernardin de Saint-Pierre au
milieu d'une famille de quakers !

C'est que M. H. Lavoignat n'était point encore venu, et que M. H. La-
voignat est l'interprète le plus fidèle qu'aient rencontré les illustrations
de M. Meissonier. Le Lazarille de Tonnes est un des cliefs-d'œuvre du
burin sur bois. M. Lavoignat, par des tailles dont le caprice étonne et
dont l'exécution est une merveille de témérité et de finesse, a glacé les
noirs par ces gris que le dessinateur enlève à la pointe du grattoir, sans
se soucier des v'eilles que la recherche de l'harmonie dernière va imposer
à la loupe du graveur. En les comparant aux bois des graveurs anglais,
on comprend tout ce que la furia française renferme d'impétuosité
calculée et de légèreté sérieuse.

Mais une interprétation rapide, résumée, de la scène, l'aspect des
lieux et la tournure des acteurs, la clarté des plans et la simplification du
modelé, voilà surtout ce que doivent rechercher les illustrateurs sur bois.
Les maîtres italiens de la Renaissance nous ont laissé des exemples par-
lants du grand effet que l'on peut obtenir par les moyens les plus
simples. Quelques bois au simple trait, que M. Meissonier a distribués
dans les Français, montrent qu'il est encore maître en ce genre. Ce sont
de véritables dessins à la plume, simples et colorés.

Histoire de l'Ancien et du Nouveau Testament, représentée par des figures, etc.
Paris, L. Curmer, éditeur, rue Sainte-Anne, 25; 1835.

Nous y avons trouvé de M. Meissonier, d'après les indientions des tables :
page 289, Holopherne approcliant de la .Indre ; le cul-de-!ampe qui représente le
char ilHolopherne attelé de deux chevaux, armé de fors de faux au timon et au moyeu
des roues, n'est point du lout banal ; — page 289, Judith se présente devant Holo-
pherne;— page 347, Mort d'Éléazar. Ces bois sont gravés par Thompson, et l'éditeur
écrivait, on tôle de ce volume, ces lignes curieuses, dont l'emphase le fait lui-môme
sourire aujourd'hui : « Nous croyons avoir élevé un monument à la gravure sur bois;
il est facile déjuger quelles ressources présente cet art. Il nous a fallu recourir à l'An-
gleterre pour accomplir noire œuvre. » Paix aux éditeurs de bonne volonté! Ce livre
était le premier qu'éditait M. Curmer.

C'est probablement aussitôt après ce Royaumonl qu'il faut placer cinq bois gravés
par Louis, et que nous avons trouv és détachés d'un journal ou d'un livre à bon mar-
ché. Ce sont cinq chants fort tristes (le l'histoire du vieux célibataire, et cette note phi-
losophique est assez rare dans l'œuvre du maître pour que nous la notions au passage.
— Le vieux garçon, en caleçon, se pommade devant son miroir; son faux toupet l'at-
tend sur la commode. — Il dîne avec deux amis qui ont la mine de fieffés»parasites.—
Sa gouvernante lui fait une scène. — Ses collatéraux viennent auprès de son fauteuil
 
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