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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 6
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Ronchaud, Louis de: Musée Napoléon III, collection Campana, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0508

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sition, ainsi que sur la part qui en a été distraite par la Russie; car, on
le sait, la collection Gampana n'est pas arrivée tout entière aux mains du
gouvernement français.

Cette collection est le fruit de plus de trente ans de recherches faites
avec le zèle, la vigilance et la persévérance de la passion. Le marquis
Campana, son fondateur malheureux, avait hérité de son père, avec les
premières pièces de son musée, l'amour des arts, la connaissance des
antiquités et une fortune considérable qu'il pouvait employer à satis-
faire ses goûts. Non content d'acquérir tous les objets précieux que le
hasard lui offrait à portée, il a fait faire à ses frais des fouilles dans la
campagne de Rome, dans l'ancienne Ëtrurie, dans la Grande-Grèce. La
découverte d'un très-grand nombre d'antiquités étrusques et italo-
grecques a été le résultat de ces fouilles fructueuses. C'est ainsi qu'il a
pu composer ses admirables séries de vases peints, de terres cuites à
relief, et recueillir une immense quantité d'objets antiques, armes,
bijoux, ustensiles divers, plus ou moins rares ou curieux. Quant aux
tableaux des anciens maîtres italiens, on assure que le marquis Cam-
pana possédait un secret pour les faire venir à lui. Difficilement les
nobles possesseurs de ces tableaux, qui les conservaient à Rome dans
leurs palais comme un héritage de famille, auraient consenti à les
vendre ; mais, dans un moment de détresse, ils se résignaient parfois
à les engager au mont-de-piété, dont le marquis était directeur. Des
galeries entières venaient ainsi attendre entre ses mains le moment où
un retour de fortune permettrait à leurs propriétaires de s'en remettre
en possession. En recevant le dépôt au nom de son administration, le
marquis Campana ne manquait jamais, dit-on, de stipuler la vente à son
profit d'un tableau qu'il choisissait dans la collection avec le tact et
l'habileté de son jugement en matière d'art; et si jamais la noble
galerie retournait à sa noble demeure, elle n'y rentrait que veuve de
son chef-d'œuvre.

On n'a pas oublié dans quelles circonstances le musée Campana a
cessé d'appartenir à son fondateur pour passer de ses mains dans celles
du gouvernement romain, d'où il est venu ensuite en France. Après
avoir épuisé, pour la satisfaction de sa passion, ses ressources person-
nelles, le marquis Campana n'avait pas craint de puiser dans les caisses
du mont-de-piété les sommes nécessaires à la continuation de ses
recherches et à des acquisitions nouvelles. C'étaient, dans sa pensée,
autant d'emprunts pour lesquels répondait sa collection même, dont la
plus grande partie était dans les bâtiments du mont-de-piété comme
en une sorte de dépôt. Et, en effet, lorsque le gouvernement romain eut
 
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