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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Lenormant, François: Exposé des travaux exécutés à Éleusis pendant l'année 1860, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0065

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TRAVAUX EXÉCUTÉS A ELEUSIS.

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terre eût recouvert depuis eux les édifices dégagés dans leurs fouilles,
bien que l'on eût peine à en retrouver les débris au milieu du dédale des
maisons du village moderne de Lepsina, les monuments d'Eleusis étaient
connus jusque dans leurs moindres détails, avec autant de certitude que
si les ruines en avaient apparu intactes en dehors du sol.

Cependant, tous les antiquaires qui avaient eu le temps et la patience
d'étudier minutieusement les traces encore visibles sur l'emplacement
des temples, et de les comparer à l'ouvrage anglais, avaient pu recon-
naître que sur bien des points les recherches des architectes britanniques
avaient été superficielles et incomplètes, que beaucoup de choses qu'ils
donnaient comme certaines étaient douteuses, que dans plus d'un cas ils
avaient remplacé par des conjectures ce qu'ils n'avaient pu retrouver,
en un mot que leur travail, excellent comme premières notions et comme
point de départ d'explorations ultérieures, était h reprendre à nouveau
sur un grand nombre de points, à vérifier sur les autres, et que, par con-
séquent, les ruines d'Eleusis réclamaient des fouilles plus étendues que
celles des Dilettanti. Une autre circonstance rendait encore plus néces-
saires de nouvelles fouilles dans l'enceinte sacrée de Cérès. Qu'ils eussent
complètement négligé ce genre de monuments, ou que, par un hasard
extraordinaire, ils n'en eussent pas rencontré dans leurs tranchées, les
explorateurs anglais n'avaient publié que deux inscriptions sorties de
leurs excavations. Ainsi, quand bien même l'architecture et la topogra-
phie n'auraient eu rien de nouveau à attendre de ce que la pioche des
ouvriers devait ramener au jour, l'épigraphie réclamait une exploration
qui recherchât les monuments de son domaine, lesquels ne devaient
pas manquer à Eleusis plus que clans aucun autre sanctuaire de la
Grèce.

"Voici, du reste, ce qu'un archéologue éminent, enlevé l'année dernière
à la science, M. Ph. Le Bas, écrivait en 18/i3, dans un rapport adressé à
M. Yillemain, alors ministre de l'instruction publique, au sujet de la
nécessité de nouveaux travaux à Eleusis : « Pour retrouver avec exacti-
tude le plan et les débris de l'antique sanctuaire, il faudrait transporter
dans le voisinage le village de Lepsina, très-malsain d'ailleurs, enlever
toutes les baraques qui recouvrent le sol, et faire des fouilles qui ne
manqueraient pas d'être fort dispendieuses. M. Ross l'avait proposé, alors
qu'il était conservateur des monuments antiques de la Grèce; mais l'état
financier du royaume s'opposa alors et s'oppose aujourd'hui plus que
jamais à ce qu'on réalise un pareil projet. »

Ce projet que M. Ross avait conçu, mais sans avoir les moyens de
l'exécuter, dont M. Le Bas regrettait la non-réalisation, et que M. Hittorff,

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