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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 3
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Mantz, Paul: Exposition de Londres, [2]: peinture et sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0233

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EXPOSITION DE LONDRES. 221

lumineux. M. J.-B. Pyne, qui aime le brouillard, se complaît à peindre
des tableaux d'un aspect blanc où la chimère tient certainement trop de
place; M. Holland, qui, en quelque façon,se rapproche de M. Ziem, s'in-
quiète de la vigueur et des colorations brillantes, mais il mêle à ses vues
de monuments et de villes un peu de caprice; enfin, puisque nous tou-
chons à ce genre spécial, M. Roberts est toujours l'habile architecturiste
que l'on connaît. Sa peinture est facile, ses figurines sont spirituelles;
mais combien peu cela est sérieux, il serait cruel de le dire.

Une raison analogue doit nous empêcher de parler en courant des
tableaux de sir Edwin Landseer, à qui un talent réel de composition, des
intentions souvent très-fines et un sentiment véritable des mœurs de l'ani-
mal ont fait une réputation qu'il serait de mauvais goût de discuter. 11
nous sera toutefois permis de dire que ceux qui ne jugent M. Landseer que
sur les gravures qu'on a faites de ses tableaux s'exposent à le placer un
peu trop haut dans leur estime. L'auteur du Déjeuner et des Animaux
à la forge n'est pas un peintre de la grande race; comme M. Roberts,
comme son ami M. Grant, il mêle souvent à ses couleurs une sorte de
gris poudreux qui enlève au ton local toute vérité et tout accent. Le colo-
ris de M. Landseer est donc un peu arbitraire; les graveurs qui se sont
chargés de reproduire son œuvre sont parvenus, en faisant contraster les
blancs et les noirs, à lui donner une variété, une vigueur qui lui manquent
tout à fait; mais pour l'esprit, pour le goût, pour le caractère sentimen-
tal de ses scènes de la vie intime des chiens, des cerfs et des singes,
M. Landseer n'a besoin du secours de personne, et, bien que la débilité
de son pinceau ne permette pas de le comparer aux vrais maîtres, il est
certain qu'il a touché de près à la comédie animale.

Pour être complet, le compte rendu de l'école anglaise à l'exposition
de Kensington devrait contenir ici un chapitre sur les peintres d'aqua-
relle. L'exhibition, sous ce rapport, est d'autant plus instructive que,
pour ce département comme pour celui de la peinture, les organisateurs
ont fait un retour sur le passé. Plus de six cents water-colours exposées
avec méthode racontent l'histoire de l'aquarelle depuis John Cozens,
qui mourut en 179/i, jusqu'aux essais les plus récents de J. Gilbert, de
Topham, de Warren. Sans entrer, quant h présent, dans des détails que
le sujet ne comporte pas, nous dirons que cet art spécial eut, avec Cozens
et avec Sandby, de timides commencements. Sous le pinceau moqueur de
Rowlandson, contemporain de Debucourt et de Boilly, l'aquarelle s'essaye
dans la caricature. Edridge, W. Daniell, Thomas Girtin font de char-
mants paysages pleins de lumière et d'unité; Samuel Prout, Bonington,
Gopley Fielding et surtout Turner, qui est un des premiers aquarellistes
 
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