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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 5
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Livres d'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0502

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

recouvre de charpentes destinées à recevoir ceux d'une exposition, il y a cette faute
de supprimer toute comparaison enlre les œuvres anciennes et les œuvres modernes,
au moment où l'on convie avec plus d'éclat le public à venir étudier les choses d'art.

L'annexion projetée de la bibliothèque et du musée de Grenoble n'est que provi-
soire dans l'idée de M. Gariel, qui, bien qu'il ait doublé la surface utilisable par ses
livres, espère bien qu'un jour ceux-ci chasseront les tableaux. L'accroissement annuel
est de 1,750 articles, et en quatre-vingt-dix ans la biblioihèque de Grenoble a dû être
trois fois agrandie. Ne serait-il point préférable de séparer de suite les deux établisse-
ments, quitte à ne bâtir que la moitié de chacun d'eux, en tenant compte immédiate-
ment des prévisions et des besoins réels?

Dans une ville importante, on a toujours besoin d'une grande salle pour les con-
certs, les banquets, les réunions publiques des sociétés savantes, et une salle d'exposi-
tion temporaire annexée au musée satisferait à ces besoins multiples. A. D.

Si les questions qui se. rattachent à la conservation de l'ancien musée Campana ne
sont pas résolues dans le sens le plus libéral et le plus conforme aux intérêts de l'art,
ce ne sera pas faute d'avoir été débattues et élucidées par les juges les plus compé-
tents. Aux écrits déjà publiés sur ce grave sujet par MM. Vitet et Desjardins, s'ajoute
aujourd'hui une intéressante brochure de M. E. Galichon, Des Destinées du Musée
Napoléon III : Fondation d'un Musée d'art industriel^. L'auteur avait déjà touché,
dans la Gazette des Beaux-Arts du 'Ier septembre, à quelques-unes des idées que ce
double titre éveille dans l'esprit. Il y revient avec des arguments nouveaux, avec des
développements plus complets. La pensée de M. Galichon —et celle de tous les hommes
de goût — est qu'il est indispensable de créer en France un vaste musée d'art indus-
triel qui puisse rivaliser, s'il est possible, avec le splendide établissement formé par les
Anglais à Kensington. A tous ceux qui ont quelque souci de l'avenir, à tous ceux qui
croient que l'enseignement de l'art exerce une influence heureuse sur le génie des
peuples, ce vœu, déjà formulé d'ailleurs par M. le comte de Laborde et par la Chambre
de commerce de Lyon, paraîtra digne d'être écouté. Or, M. Galichon, qui sait que la
France moderne y regarderait sans doute à deux fois avant d'entreprendre la création
d'un nouveau musée, voit le germe de ce grand établissement, dans les collections pré-
cieuses qui constituent aujourd'hui le musée Napoléon III. Il demande donc que ces
collections, au lieu d'être transportées au Louvre, conservent leur autonomie et forment
le noyau d'un musée spécial, qui, organisé sur le plan de l'institution créée de l'autre
côté du détroit, puisse contribuer au développement du goût public et maintenir le
génie inventif de nos artistes industriels au niveau du progrès général qui s'accomplit
aujourd'hui en Europe, et qui, si nous n'y prenons garde, nous menace d'une concur-
rence redoutable. Les arguments que M. Galichon fait valoir à l'appui de sa thèse se
développent avec une logique pressante, et nous sommes assuré que ceux-là même
qui ne seront pas convaincus par les excellentes considérations qu'il invoque lui sau-
ront gré d'avoir plaidé avec une conviction généreuse une cause qui est non-seulement
celle de l'art lui-même, mais aussi celle du progrès, et peut-être du salut de toutes les
industries de luxe dont la France s'est toujours montrée si fi ère.

I. 22 pages in-8°. Paris, librairie de Dentu.

Le directeur : EDOUARD HOUSSAYE.

PARIS. — IMPRIMERIE DE J. CE A YE, RUE SAISI-BENOIT, '
 
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