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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

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Nr. 5
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Leclercq, Émile: Expositions de Cartons à Bruxelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0477

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EXPOSITION DE CARTONS

A BRUXELLE S

-^=^§■£83#-

T:

e Cercle artistique et littéraire de Bruxelles a organisé, avec le con-
cours du gouvernement, une exposition de cartons allemands, fran-
çais et belgos. C’est la seconde fois qu’une pareille exposition a lieu
à Bruxelles : en 1859, les salles du Palais-Ducal avaient été tapissées
^ de ces vastes compositions crayonnées avec tant de science et

de talent par les grands artistes de l’Allemagne, et la Gazelle des Beaux-Arls en
avait dit quelques mots à ses lecteurs. L’art allemand va-t-il faire décidément invasion
chez nous? Faut-il jeter un cri d’alarme? N’y a-t-il pas quelque danger, pour l’esprit
d’un peuple, à laisser ainsi s’insinuer en lui une esthétique étrangère et à se soumettre
à des influences qui peuvent lui ôter son homogénéité? Je ne suis pas chauvin, et je
mets certes les grandes idées sociales fort au-dessus du caractère local. La solidarité
est la plus respectable des vertus, et je m’incline devant la morale et la philosophie
universelles. Les peuples, rapprochés par la vapeur et l’électricité, finiront par perdre
leurs angles et par fondre ensemble les groupes nombreux qui divisent aujourd’hui
l’humanité. Mais dans les arts, le mal ne serait-il pas que chacun de ces groupes perdît
ce caractère particulier qui, tout en le laissant parfaitement humain, lui donne une
physionomie qui lui est propre? Je ne crois pas qu’aucun artiste, qu’aucun critique se
plaigne jamais de la diversité des manifestations de l’esprit, ni des formes différentes
avec lesquelles on exprime une pensée. La beauté même ne deviendrait-elle pas mono-
tone, si elle se démontrait par des lignes absolues et des formules purement algé-
briques ?

Les artistes allemands sont très-savants. Ce sont des hommes sérieux et profonds
qu’il faut admirer, lors même qu’on ne les goûte pas. Leur art est digne et fier; comme
les Égyptiens des premières dynasties, ils racontent en hiéroglyphes superbes, sur les
murailles de leurs monuments, l’histoire politique et philosophique, non-seulement de
leur pays, mais de l’humanité tout entière. C’est bien : leur caractère et leur éducation
les entraînent vers ces méditations mystiques et symboliques où le passé se déroule
 
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