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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Nr. 5
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Correspondance de Londres
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https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0493

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CORRESPONDANCE DE LONDRES

Monsieur le Directeur,

A dernière lettre, arrivée un peu tard peut-être, conduisait vos lecteurs
jusqu’à la fin de la saison de Londres et les quittait au moment de la
clôture des grandes expositions annuelles. La moisson artistique, si l’on
peut ainsi parler, finissait au temps même où les récoltes de nos champs,
suivant la poétique coutume anglaise, faisaient leur triomphale entrée dans les villages
sur les grands chars tout enrubannés où trônent joyeusement les filles des fermiers cou-
ronnées reines de la moisson.

Depuis lors, si l'on veut me permettre de suivre ce rapprochement, la blonde fille
de Déméter s’est ensevelie dans les demeures souterraines, où s’élaborent, par ses
soins, les germes qui viendront, au printemps, réjouir les mortels de leur fécondité,
et nos artistes, suivant cet exemple, se sont renfermés dans le silence des ateliers pour
y préparer les fleurs et les fruits de leur talent que le mois de mai verra éclore.

En attendant, je vais essayer de combler, dans quelques courtes pages, l’intervalle
qui sépare les deux saisons artistiques, et recueillir le petit nombre de renseignements
que je croirai de nature à intéresser vos lecteurs.

Et d’abord, nous n’avons pas manqué d’expositions à Londres, sans compter celles
qui ont eu lieu dans d’autres villes et que je dois laisser de côté, tout en constatant
qu’elles sont un signe de la diffusion toujours plus grande des goûts artistiques et un
gage de prospérité pour ceux qui travaillent à les satisfaire.

Mais, même à Londres, les expositions d’hiver sont comme la musique et les théâ-
tres d’hiver: il y manque, sinon toujours la foule, du moins le public riche, oisif,
raffiné et connaisseur ou jaloux de passer pour tel. De là, l’infériorité relative et le
défaut d’importance de ces expositions.

Citons d’abord la galerie française de Pall-Mall qui, depuis douze ans déjà, ouvre
ses portes au commencement de novembre. A son origine, elle devait être consacrée
aux simples esquisses; aujourd’hui, elle reçoit nombre de tableaux finis, inédits ou
déjà connus du public. Il y avait, cette année, deux cent deux toiles, dont beaucoup,
il est vrai, n’avaient d’autre mérite que celui de faire nombre. Mais les morceaux inté-
ressants ne manquaient pas non plus, et au nombre des exposants figuraient plu-
sieurs académiciens, MM. Ward, Goodall, Faed, Poole. Doux prix, l’un de 100, l’autre
de 50 livres sterling ont été donnés aux deux œuvres jugées les meilleures, le Défi,
de M. Orchardson, et les Falaises de Boulogne, de M. Davis.

Les écoles française et belge sont, en général, assez largement représentées dans
cette galerie; on a trouvé cette année que les envois d’outre-mer avaient été moins
nombreux. Cependant MM. Édouard Frère, Du verger, de Jonghe, Verboeckhœven.
 
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