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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 2
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Viardot, Louis: D'une définition de l'art appliquée à l'art de peindre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0169

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D'UNE

DÉFINITION DE L’ART

APPLIQUÉE A L’ART DE PEINDRE

rs est homo additus naturæ.

« L’art est l'homme ajouté à la
nature, — ou mieux, — l’homme
s’ajoutant à la nature. »

Cette définition de l’art est du
grand chancelier François Bacon.
Appliquée à la peinture, elle semble
non-seulement acceptable, mais de
tout point parfaite, et, j’ose le dire,
définitive.

Inventer et créers ont deux ter-
mes synonymes, adéquats. Ne pou-
vant rien créer, l’homme ne peut rien inventer, dans le sens absolu du
mot. 11 ne peut, par exemple, inventer ni soupçonner un sixième sens. Il
ne peut inventer ni soupçonner une substance, une forme, une couleur,
autres que celles qui sont dans la nature, et que ses sens lui ont appris à
connaître. Toutes les œuvres de sa main sont un simple arrangement,
ou, tout au plus, un simple amalgame de substances, de formes, de
couleurs, qu’il ne crée pas, qu’il n’invente pas, mais que lui fournit
l’ensemble des choses. Il en est de même des œuvres de son esprit.
Veut-il composer et représenter la Chimère, il prend un corps de lion,
il lui met des ailes d'aigle, une tête de femme, une queue de serpent. Il
n’a point inventé, il a seulement imaginé. C’est-à-dire qu’au lieu de
créer des substances ou des formes, il a seulement amalgamé dans un
ensemble imaginaire (je me sers exprès de ce mot) des parties qui
existent et qui lui sont connues. Il a rassemblé des images. C’est de la

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