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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 2
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Legrange, Léon: Bulletin mensuel: Janvier 1866
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0197

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BULLETIN MENSUEL

JANVIER 1866

e me reproche de n’avoir pas encore parlé d’un des meilleurs livres
1| publiés à la fin de la dernière année, le Velâzquez de M. Stirling 1. Ce
n’est pas un livre de jour de l’an, il ne se présente pas à nous couvert
d’or et de gaufrures et farci d'images. Tel qu’il est, sous le simple appareil que lui
a fait le brochage, ce volume mérite de prendre place dans les meilleures bibliothèques,
à côté des études monographiques les mieux réussies.

Certes, Velâzquez n’était pas tout à fait un inconnu pour nous. M. Charles Blanc,
dans l’Histoire des peintres, & raconté sa vie d’après les historiens espagnols, et, dans
la Gazette, il a décrit ses œuvres du Musée de Madrid avec cette verve d’admiration
que tempère toujours la justesse du goût français. M. BLirger, dans ses Trésors d’art
en Angleterre 2, dont il vient de donner une troisième édition, a consacré au grand
peintre espagnol un chapitre enthousiaste. Et cependant le livre de M. Stirling semble
nous parler d’un homme nouveau. C’est que l’honorable membre de la Chambre des
communes a étudié son héros avec le même soin, le même scrupule d’attention, la
même ténacité de recherches que l’on apporte au dépouillement d’une affaire. Préoc-
cupé de l’homme tout autant que du peintre, ce n'est pas seulement sa vie qu’il
nous raconte, ses œuvres qu’il décrit et qu'il juge, c’est son histoire qu’il expose avec
clarté, ordre et logique. Or, comme il arrive pour la plupart des grands hommes, cette
histoire se trouve être un peu celle de son siècle. M. Stirling ne s’v est pas trompé :
sous la trame biographique on voit se dessiner, en traits généraux nettement accusés,
la marche de l’art espagnol, le tableau de la cour de Philippe IV, les principaux événe-
ments d’une époque féconde. Ainsi, le premier chapitre est certainement ce qui s’est
écrit de plus complet, et, sauf quelques réserves, de plus juste sur l’art chrétien, tel
que le pratiquait encore l’Espagne du xvie siècle. Après cette introduction savante on
comprend mieux l’importance de Velâzquez, appelé à caractériser un fait capital de

1. Velâzquez cl ses œuvres, par William Stirling, traduit de l’anglais par G. Brunet, avec des notes et
un catalogue des tableaux de Velâzquez par W. Bürger. — Paris, Renouard, 1865. — 1 vol. in-8.

2. Trésors d’art en Angleterre, par W. Bürger. Troisième édition. Paris, Renouard, 1865. — 1 vol. in-18.
En parcourant ce volume où la concision rapide du style en a fait entrer au moins deux, on comprend le
succès qui l’a accueilli tout d’abord et qui nécessite aujourd’hui une réédition, huit ans après l’exposition
qu’il raconte. Puissent les trésors d’art que la France nous montrera en 1867 laisser un souvenir aussi du-
rable!
 
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