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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Bulletin mensuel
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0107

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BULLETIN MENSUEL

DÉCEMBRE 1866

illustrées et monographies. — MM. Flameng, J. Laurens, Ménard, Ch. Clément, Vienne,
Cartier. — La table alphabétique de la Gazette, par M. Paul Chéron.

'année 1866 n’a pas voulu nous quitter sans nous laisser, en guise
d’adieux, un certain nombre de publications bien faites pour attirer
l’attention des hommes de goût.

C’est d’abord notre ami et collaborateur M. Flameng. qui renouvelle, à
propos d’une autre grande figure de l'histoire, ce qu’il avait précédemment tenté pour
Christophe Colomb. Il y a deux hommes chez J\I. Flameng : il y a d’abord l’interprète
souple et délicat de la pensée des maîtres, le graveur tour à tour amoureux de la pointe
et du burin, qui nous a donné la Source et le B lue Boy, la Halte de Meissonier et
le Marino Faliero de Delacroix; puis, à côté, il y a l’artiste, le dessinateur, le com-
positeur de sa propre pensée, qui parfois rejette les lisières et veut marcher seul.
C’est ainsi que M. Flameng a débuté, avant la création de la Gazelle. Mais, si l’on
compare ses premières compositions aux douze gravures dont il vient d’illustrer la
Jeanne Darc de M. de Lescure1, on reconnaît combien la forte éducation de la
Gazette lui a été salutaire et combien sa propre originalité a gagné à sommeiller sous
celle des autres. Le souffle populaire qu’il possédait à un degré spécial survit encore,
mais les formes ont acquis plus de distinction, l’expression est à la fois plus claire et
plus ferme, et le procédé obéit à la main avec une exemplaire docilité. A n’envisager
que le maniement de l’outil et l’effet de la morsure, la plupart de ces planches sont
des œuvres excellentes, je dirai presque parfaites. A un autre point de vue, on peut
faire quelques réserves. L’idée de personnifier les Voix de Jeanne Darc, idée heureuse
en elle-même, n’a pas toujours donné un résultat heureux. Toutes les compositions ne
sont pas d’égale valeur, et, notamment, la Mort de Jeanne Darc reste bien au-dessous
de la Présentation au roi, et des trois sujets de bataille. Le dernier surtout, celui où
l’héroïne est prise, offre l’action la plus vivante dans le paysage le mieux réussi. Ce
qu’il faut louer sans restriction, c’est la vie dont M. Flameng a su animer ses douze
tableaux. Un autre eût cédé peut-être à la tentation de se montrer archéologue jusqu’au
bout des ongles : à force de patience, il serait arrivé à une restauration admirablement

1. M. de Lescure.— Jeanne Darc, l’héroïne de la France, illustré de douze gravures sur acier, par
Léopold Flameng. — Paris, Paul Ducrocq.

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