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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Nr. 6
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Lenormant, François: L' antiquité à l'Exposition Universelle, 1: l'Égypte
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0597

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56A

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

mot des diverses productions naturelles des lacs du Delta, puis quatre
* grands sphinx en diorite, sur lesquels est gravé le nom du roi Apophis,
celui même que servit Joseph. Ces derniers, au lieu de la coiffure ordi-
naire des sphinx égyptiens, ont la tête couverte d’une épaisse crinière de
lion, qui leur donne une physionomie tout à fait particulière. Les di-
verses sculptures de l’époque des Pasteurs représentent, du reste, une
race dont le type est radicalement différent de celui des Égyptiens, une
race évidemment sémitique, aux traits anguleux, sévères et vivement
accentués. On en peut juger par le moulage en plâtre de la tête d’un des
sphinx de Tanis, qui figure dans la collection anthropologique exposée
au premier étage de Yokel du parc égyptien.

Pendant quatre cents ans l’Égypte demeura divisée entre les enva-
hisseurs étrangers et les princes nationaux de la Thébaïde, qui eux-mêmes,
durant la presque totalité de cet intervalle, étaient les vassaux des
Pasteurs. Mais enfin l’élément indigène se sentit assez fort pour se débar-
rasser des maîtres asiatiques. Une nouvelle dynastie, vaillante et guerrière
par excellence, monta sur le trône de Thèbes, et son avènement fut
marqué par une guerre de délivrance, qui paraît avoir été courte mais
terrible. Le roi Ahmès ou Amosis culbuta les Pasteurs, enleva d’assaut
leur capitale, et soumit à son autorité tout le pays jusqu’aux frontières
de la terre de Chanaan. Le gros de la nation des Pasteurs passa l’isthme
et s’enfuit en Asie. Aux autres, Amosis permit de garder, pour les cultiver,
une partie des terres dont leurs ancêtres s’étaient emparés. « Ils formèrent
« dans l’Orient de la basse Égypte, dit M. Mariette, une colonie étran-
« gère aux mêmes titres que les Israélites. Seulement ils n’eurent pas
« d’Exode, et, par une destinée singulière, ce sont eux que nous retrou-
« vous dans ces étrangers aux membres robustes, à la face sévère et
« allongée, qui peuplent encore aujourd’hui les bords du lac Menzaleh. »

FRANÇOIS LENORMANT.

La suite prochainement.)
 
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