DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Viollet, Paul: Jehan Foucquet et quelques-uns de ses contemporains
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GAZETTE DES JSEA UX-A HTS.
inconvénient, nous indiquerons avec soin la provenance de chacune de
ces pièces. La première clans l'ordre chronologique, datée du 25 sep-
tembre I/16I, nous introduit dans la salle des délibérations où vient de
se réunir le corps municipal de la ville de Tours. C'est le procès-verbal
de cette assemblée; les élus, le représentant des doyens et chapitre de
l'église Saint-Gatien et bon nombre de bourgeois s'entretiennent d'une
affaire qui depuis près d'un mois préoccupe les esprits: il s'agit de la
réception du nouveau roi Louis 1, dont la ville de Tours doit devenir
la résidence ordinaire, ainsi que le bruit s'en répand.
Déjà dans une réunion du 17 août 1A61, quelques détails de la céré-
monie ont été arrêtés et plusieurs rôles distribués: c'est Monseigneur
l'archevêque qui prononcera la harangue, environné de tous les notables
de la ville, « en grand estât de robe et à cheval : » une cinquantaine de
« gentilz compeignons » préparent les riches livrées dont ils se vêtiront
pour chevaucher à côté des notables (et ce, à leurs dépens, car la ville
aura elle-même bien d'autres frais à supporter), les rues vont être riche-
ment tendues (et tout d'abord nettoyées, bonne précaution, que dans la
suite le roi aura souvent occasion de recommander à ses bourgeois).
Ce sont là les menues dépenses ; mais les Tourangeaux se sont de-
mandé avec raison s'il ne serait pas nécessaire « de faire don au roi et
à la reine à leur venue. » Quant au don à offrir au roi, ils ont arrêté
qu'on suivrait l'exemple des villes voisines et qu'on les consulterait à
ce- sujet; une semblable démarche a été jugée superflue en ce qui con-
cerne le présent destiné à la reine -, et l'on va se décider aujourd'hui
même, après un vote par écrit, à prendre sur les deniers communs de
quoi subvenir à cette dépense.
Une autre affaire est à l'ordre du jour, c'est presque une question
d'art : il s'agit de l'ornementation du poêle sous lequel le roi doit être
reçu à son entrée dans la ville : chacun tient à dire son mot sur ce
point délicat, et l'assemblée ne conclut pas. — Mandons « Jehan Fouc-
quet et qu'il en dise son advis, » propose un bourgeois. Ce conseil est
suivi : Jehan Foucquet est mandé. Le voici pour la première fois au sein
de l'assemblée municipale où il aurait pu se rendre d'ailleurs chaque
semaine comme tout bourgeois, manant et habitant de Tours ; mais outre
qu'il était souvent absent de la ville, il ne prenait pas, je suppose, un
1. Vos'. Archives de la ville de Tours. Délibération du 17 août 1461. En 1473, le
roi se dira « ung des anciens citoiens de la ville. » (Voy. Délibération du 10 février
1473, n. s.)
2. Charlotte de Savoie.
GAZETTE DES JSEA UX-A HTS.
inconvénient, nous indiquerons avec soin la provenance de chacune de
ces pièces. La première clans l'ordre chronologique, datée du 25 sep-
tembre I/16I, nous introduit dans la salle des délibérations où vient de
se réunir le corps municipal de la ville de Tours. C'est le procès-verbal
de cette assemblée; les élus, le représentant des doyens et chapitre de
l'église Saint-Gatien et bon nombre de bourgeois s'entretiennent d'une
affaire qui depuis près d'un mois préoccupe les esprits: il s'agit de la
réception du nouveau roi Louis 1, dont la ville de Tours doit devenir
la résidence ordinaire, ainsi que le bruit s'en répand.
Déjà dans une réunion du 17 août 1A61, quelques détails de la céré-
monie ont été arrêtés et plusieurs rôles distribués: c'est Monseigneur
l'archevêque qui prononcera la harangue, environné de tous les notables
de la ville, « en grand estât de robe et à cheval : » une cinquantaine de
« gentilz compeignons » préparent les riches livrées dont ils se vêtiront
pour chevaucher à côté des notables (et ce, à leurs dépens, car la ville
aura elle-même bien d'autres frais à supporter), les rues vont être riche-
ment tendues (et tout d'abord nettoyées, bonne précaution, que dans la
suite le roi aura souvent occasion de recommander à ses bourgeois).
Ce sont là les menues dépenses ; mais les Tourangeaux se sont de-
mandé avec raison s'il ne serait pas nécessaire « de faire don au roi et
à la reine à leur venue. » Quant au don à offrir au roi, ils ont arrêté
qu'on suivrait l'exemple des villes voisines et qu'on les consulterait à
ce- sujet; une semblable démarche a été jugée superflue en ce qui con-
cerne le présent destiné à la reine -, et l'on va se décider aujourd'hui
même, après un vote par écrit, à prendre sur les deniers communs de
quoi subvenir à cette dépense.
Une autre affaire est à l'ordre du jour, c'est presque une question
d'art : il s'agit de l'ornementation du poêle sous lequel le roi doit être
reçu à son entrée dans la ville : chacun tient à dire son mot sur ce
point délicat, et l'assemblée ne conclut pas. — Mandons « Jehan Fouc-
quet et qu'il en dise son advis, » propose un bourgeois. Ce conseil est
suivi : Jehan Foucquet est mandé. Le voici pour la première fois au sein
de l'assemblée municipale où il aurait pu se rendre d'ailleurs chaque
semaine comme tout bourgeois, manant et habitant de Tours ; mais outre
qu'il était souvent absent de la ville, il ne prenait pas, je suppose, un
1. Vos'. Archives de la ville de Tours. Délibération du 17 août 1461. En 1473, le
roi se dira « ung des anciens citoiens de la ville. » (Voy. Délibération du 10 février
1473, n. s.)
2. Charlotte de Savoie.