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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 24.1868

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Galichon, Émile: Le Vieux Vendome: eaux-fortes de M. Queyroy avec texte de M. Bouchet
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https://doi.org/10.11588/diglit.19885#0201

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LE VIEUX VENDOME

EAUX-FORTES DE M. QUEYROY AVEC TEXTE DE M. BOUCHET

à ce travail intéressant il est juste de nommer M. Queyroy. Après le Vieux Moulins
et le Vieux Blois qui lui valut une lettre remarquable de Victor Hugo, publiée par la
Gazette \ il nous donne le Vieux Vendôme. Situé sur les bords tranquilles du Loir,
à l'écart de la grande route qui conduit de Paris en Espagne, peu de voyageurs passent
par Vendôme, et cependant l'archéologue y trouverait à glaner. Cette pelite ville, aux
rues aujourd'hui silencieuses et désertes, connut autrefois l'opulence. De loin sa gran-
deur passée nous est révélée par son vaste château fort, bâti sur une colline aux flancs
abrupts et ombragés de beaux arbres qui encadrent pittoresquement des maison-
nettes et de larges ouvertures de souterrains où un homme à cheval peut circuler.
Ce fut là que Geoffroi Martel tint enfermé le comte de Poitiers, Guillaume IV, fait
prisonnier en 1034, à la bataille de Moncontour, et que plus tard les comtes de la
Marche et le fils de Gabrielle d'Estrées fixèrent leur résidence. Assurés que nous
sommes d'y trouver quelques débris des beaux jours, franchissons donc la vieille porte
ogivale qui formait jadis la tête d'un pont-levis jeté sur la rivière pour établir une
communication entre la ville et le château, et en compagnie de M. Queyroy, qui nous
en montrera tous les endroits curieux, et de M. Ch. Bouchet, qui nous en racontera
l'histoire, aventurons-nous dans les rues où, comme autrefois à Paris, de grosses
bornes placées de loin en loin nous offriront un refuge, si par hasard des voitures
venaient à passer. Le monument qui réclamera tout d'abord notre visite est l'église de
la Trinité, dont on ne saurait trop louer le superbe clocher, construit au xne siècle
sous la double influence de l'ancien style roman des provinces occidentales et du style
plus récent qui se développait dans l'Ile-de-France. A l'ancienne abbaye fondée par
G. Martel a succédé cette belle église bâtie à la fin du xve siècle par P. Jarnay, habile
architecte, auquel Vendôme est encore redevable de sa porte Saint-Georges. Avant
que cette entrée n'ait été remaniée deux fois depuis un demi-siècle, nous dit M. Ch.
Bouchet, elle offrait encore le cachet du temps. « Au-dessus de la grande baie, alors
en ogive, on y voyait une statue équestre du saint dont elle porte le nom, à peu près

1. Voir t. XV, p. 496.

une époque où toutes les municipalités sont saisies d'un désir im-
modéré de rajeunir leurs cités en effaçant les derniers vestiges du
passé, on ne saurait trop encourager ceux de nos artistes qui cher-
chent à nous conserver par la gravure la physionomie de notre
vieille France. Parmi les artistes de talent qui ont consacré leur burin
 
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