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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

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Nr. 2
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Lafenestre, Georges: André Lemoyne, Les charmeuses: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0205

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LES CHARMEUSES, PAR ANDRE LEMOYNE

EAUX-FORTES DE L. G. DE BELLÉE, EEYEN-PERR1N ET LECONTE
1 vol. — Firmin Didot.

ji oetes et Peintres, les uns et les autres, épris des belles formes et ravis

YrlPar la nature, ont été de tout temps bons camarades; ils semblent au-
jourd’bui se prendre d’une amitié plus vive encore, et deviennent volon-
tiers bons collaborateurs. Le recueil des Sonnets et Eaux-Fortes, que
M. Paul .Mantz a étudié, avec sa sagacité habituelle, dans le dernier numéro de la
Gazette, n’est point une tentative isolée, et son succès rapide no peut manquer, dans
l’avenir, d’encourager sérieusement les publications de même genre. Une fortune sem-
blable attendait les Charmeuses, de MM. André Lemoyne, de Bellée, Leconte et Feyen-
Perrin, parues il y a un mois à peine, et dont le premier tirage est déjà épuisé.

De tous les poètes contemporains qui vont directement puiser leurs inspirations
aux sources prochaines et vives de la nature, M. André Lemoyne est celui dont les
habitudes' visuelles, devant les objets extérieurs, rappellent, sans nul doute, le plus
fortement et le plus complètement, la visiorLordinaire du peintre, et du peintre de
paysage. Chez quelques-uns de ses confrères, inclinés d’ailleurs comme lui à confondre,
de plus en plus les arts de la parole et ceux du dessin, des préoccupations d’un autre
ordre donnent parfois au vers bien rliytlimé une solidité d’aspect, une rigidité de
lignes qui peuvent tour à tour évoquer en nous la sensation de la statue, du bas-relief,
de la composition académique ou de la fresque monumentale. M. André Lemoyne,
lui, est un paysagiste, un paysagiste sincère et franc, de la bonne école française; ses
idylles, brillantes et fraîches, se développent comme des tableaux, soigneusement
achevés, sans lassitude ni mièvreries, par la série harmonieuse des plans successifs,
nettement ressentis sous la couleur abondante et variée qui les illumine. La sûreté de
main et le charme y sont tels, qu’on les peut comparer, plus d’une fois, à des
Th. Rousseau et à des Corot excellents. Il est donc naturel qu’un jeune peintre ait pu
s’éprendre de pareils vers, et tenter d’exprimer à son tour, en parallèle avec son cher
poëte, les impressions qu’il en avait reçues.

M. de Bellée ne semble pas, il est vrai, avoir en lui trouvé la hardiesse de se mettre
d’emblée sur le même plan que son modèle. Au premier abord, le duo n’est pas con-
certant; le dessinateur, dans les esquisses délicates, mais indécises, dont il orne des
strophes très nettes et très voulues, s’enferme, avec une modestie qui n’est pas sans
danger, dans un rôle trop effacé de timide accompagnateur. Quelques belles touffes de
joncs fleuris, agréablement entrelacées, peuvent suffire à l’ornement des marges; on
 
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