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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 1
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Lecoy de La Marche, Albert: L' Académie de France à Rome d'après la correspondance de ses directeurs, [4]: (1666 - 1792)
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0070

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L’ACADÉMIE DE FRANCE A ROME.

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donnée de 200 hommes. Nous avions quittél’Accadémiepar les conseils de
Son Em. et de M. de Polignac, ce palais estant trop difficile à garder ; de
sorte que nous estions retirés chez sa dite Em., où il y avoit beaucoup de
monde armé, et j’avois fait porter ce qui se pouvoit en lieu de surreté.
Dans tous ces troubles, j’estois sans argent et persécuté de mes créan-
ciers. Heureusement une personne de qualité, qui me fait l’honneur de
m’aimer, partagea son argent avec moy, lequel m’a bien servy jusqu’à
ce jour. Mais je vais retomber dans le mesme embarras si vous ne me
secourez promtement.

23 juillet 1707.

<• Je me donne l’honneur de vous escrire pour vous exposer avec tout
le respect imaginable quelque pensée que j’ay, eu esgard au service du
Roy, pour lequel vous prenez, monseigneur, tant d’intérest. J’auray donc,
s’il vous plaît, l’honneur de vous dire que les affaires sont, à ce que l’on
dit, si embrouillées en cette cour toutte allemande, que je crois (autant
que monseigneur le jugera à propos) que Sa Majesté pouroit s’épargner
la dépence de cette Accadémie, qui, quelque zèle et quelques soins que
vostre bonté preine, ne peut répondre aux idées que l’on a eues de for-
mer d’habilles gens et d’en tirer de belles copies, tant d’architecture que
de peinture et sculpture.

Premièrement, monseigneur, pour l’architecture, excepté le Pan-
théon ou Rotonde, le Golysée et quelques colonnes, il ne nous reste rien
de considérable de l’antiquité pour instruire les estudians ; et parmy les
modernes, la grande église de Saint-Pierre et peu d’autres peuvent fournir
à nos voyageurs prévenus dequoy se rescrier. Ainsy, monseigneur, je suis
persuadé, comme je l’ai dit mille fois à M. Hardouin, qui a le bonheur
d’estre auprès de vous, que les excelants et admirables ouvrages dont
vous avez orné la France sont des moyens plus sûrs pour faire de bons'
architectes que tout ce que l’on voit dans Rome. A l’esgard de la pein-
ture, les lieux où sont les belles choses qui ont acquis tant de réputation
à cette ville sont quasi tout ruinés, et de plus fermés aux estudians, de
manière qu’il y a peu de fruit à en espérer et beaucoup à craindre
de l’oisiveté que les jeunes gens contractent aisément en ce pais. Et
quant à la sculpture, ce qui est moderne donne assez générallement
dans un goust faux et bizarre ; pour les antiques, ayant les figures moul-
lées en France, il n’est pas absolument nécessaire de venir icy. La preuve
est que, depuis que je suis à Rome, je n’ai veu ni Ittaliens ni aucun
estranger copier les marbres : l’on se contente de dessiner ou modeler
d’après les piastres, dans lesquels l’on trouve plus de facilités...
 
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