ETIENNE -MAURICE FALCONE T
E T
MARIE-ANNE COLLOT
Les statuaires n’ont pas
profité, au même degré, de
la faveur qui s’est attachée
récemment aux œuvres des
peintres de la seconde moitié du
xviiie siècle, et pourtant leurs
œuvres étaient recherchées à
l’égal de celles de leurs con-
frères de l’Académie de pein-
ture, et ils contribuèrent bien
autant que Watteau et que Bou-
cher à établir victorieusement
la supériorité du goût français
à l’étranger. Bouchardon, Pi-
galle, les frères Adam, les Cous-
tou, Falconet, Houdon, pour ne
citer que les plus célèbres, n’avaient pas de rivaux en Europe. « L’Ita-
« lie, de l’aveu de Cicognara, ne produisait plus alors que de vulgaires
« praticiens qui restauraient les statues pour les étrangers ou pour le
« musée & Vatican, ou bien exécutaient de médiocres copies d’après l’an-
« tique. » En Allemagne, quand les princes voulaient décorer leurs palais
et leurs jardins, c’était à des artistes français qu’ils s’adressaient. En
Danemark, la Compagnie des Indes appelait Saly pour jeter en bronze
la statue équestre de Frédéric V ; en Suède, on demandait à Larchevêque
celle de Gustave-Adolphe, et Catherine 11 faisait venir à Saint-Péters-
E T
MARIE-ANNE COLLOT
Les statuaires n’ont pas
profité, au même degré, de
la faveur qui s’est attachée
récemment aux œuvres des
peintres de la seconde moitié du
xviiie siècle, et pourtant leurs
œuvres étaient recherchées à
l’égal de celles de leurs con-
frères de l’Académie de pein-
ture, et ils contribuèrent bien
autant que Watteau et que Bou-
cher à établir victorieusement
la supériorité du goût français
à l’étranger. Bouchardon, Pi-
galle, les frères Adam, les Cous-
tou, Falconet, Houdon, pour ne
citer que les plus célèbres, n’avaient pas de rivaux en Europe. « L’Ita-
« lie, de l’aveu de Cicognara, ne produisait plus alors que de vulgaires
« praticiens qui restauraient les statues pour les étrangers ou pour le
« musée & Vatican, ou bien exécutaient de médiocres copies d’après l’an-
« tique. » En Allemagne, quand les princes voulaient décorer leurs palais
et leurs jardins, c’était à des artistes français qu’ils s’adressaient. En
Danemark, la Compagnie des Indes appelait Saly pour jeter en bronze
la statue équestre de Frédéric V ; en Suède, on demandait à Larchevêque
celle de Gustave-Adolphe, et Catherine 11 faisait venir à Saint-Péters-