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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 4
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Parker, J. H.: Rome ancienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0378
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360

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Ma propre expérience, d’accord en cela avec la science moderne, m’avait appris
que la construction des murs, ainsi que beaucoup de détails d’ornementation, sont
partout identiques pendant la même époque chez tous les peuples appartenant à une
même civilisation. Il faut tenir compte cependant de quelques retards dans certaines
provinces et chez certains peuples lointains. Mais l’avance des uns sur les autres ne
dépasse pas une trentaine d’années.

Lorsque je voulus appliquer mon système à Rome, et y lire l’histoire d’un monu-
ment sur ses pierres, je m’aperçus que j’avais encore beaucoup de choses à apprendre
avant que de pouvoir le faire, étant le premier qui l’eût tenté.

Un fait considérable différencie d’ailleurs l’archéologie romaine de celle de l’Ouest
et du Nord. En deçà des Alpes, à part les monuments construits pendant la domina-
tion romaine, nous ne possédons que peu de chose avant Tan mil. A Rome, au con-
traire, presque tout intérêt archéologique cesse à cette époque. Il reste si peu de
monuments du moyen âge, et ces monuments mesquins sont d’une telle insignifiance,
comparés avec ceux du Nord de même époque, que je m’aperçus bien vite qu’il serait
difficile d’intéresser le public à ce que j’avais recueilli sur les églises et sur les châ-
teaux de ce temps. Je conviens cependant qu’il y a des constructions spéciales
ainsi que des détails très-intéressants, que Ton aurait tort de mépriser. Tels sont les
tours des châteaux-forts et les campaniles des églises, qui n’ont point leurs analogues
dans le-Nord, soit par leur mode de construction, qui est en briques, soit par leu
forme. Puis les mosaïques, ces magnifiques décorations presque impérissables des
dallages, des voûtes, des murs, des ambons, des clôtures de chœur, des autels, des
cloîtres et des tombeaux, qu'on admire à Rome, sont inconnues en deçà des Alpes.

Il y aurait sur ces matières de quoi faire un ouvrage spécial, bien que d’Agin-
court en ait parlé. Mais son livre, si utile, est illustré de planches si mal dessinées et
encore plus mal gravées, suivant l’habitude du siècle dernier dans les ouvrages de
cette espèce, que tout serait à refaire pour approcher de l’exactitude nécessaire au-
jourd’hui.

Quant à l’architecture des églises du moyen âge à Rome, je m’aperçus bien vite
qu’elle n’était qu’une mauvaise imitation des temples et des basiliques de l’Empire,
exécutée en grande partie avec d’anciens matériaux. Les façades des églises romaines
du xme siècle ne sont décorées que d’une colonnade de fûts anciens surmontés de
misérables chapiteaux imités de l’ionique et quelquefois du corinthien. La plupart,
d’ailleurs, ont été reconstruites au xvme siècle avec le mauvais goût de cette époque.
L’église de TAra-Cœli, sur le Capitole, a été gothique et d’un style passable, mais il
ne reste presque rien de l’original sous les placages des deux siècles derniers.
L’église de la Minerva est un spécimen plus intact do l’architecture du Nord telle
qu’elle fut transformée à Rome, où elle avait été importée d’ailleurs à une époque
très-tardive.

Ainsi, mes recherches sur les constructions du moyen âge aboutirent à peu de
chose, et celles sur leur décoration me conduisirent bientôt à dépasser Tan mil, car
celles de la plupart des absides sont antérieures à cette époque.

Après une première année d’études, je fus donc amené à reconnaître que l’intérêt
des antiquités religieuses de Rome réside dans les constructions et dans les travaux
d’art antérieurs à l’époque que je m’étais assignée pour point de départ. J’étais ramené
à étudier de nouveau l'histoire des monuments de l’Empire et celle de leur décadence,
que d’Agincourt a si bien décrite; car les églises primitives de Rome, à ce que nous
 
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