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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 4
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Courajod, Louis: L' Administration des Beaux-Arts au milieu du XVIIIe siècle: la restauration des tableaux du Roi
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0384
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L’ADMINISTRATION DES BEAUX-ARTS

AU MILIEU DU XVTIIe SIÈCLE

LA RESTAURATION DES TABLEAUX DU ROI

’art de restaurer les tableaux est presque aussi ancien que l’art de les
peindre. On peut affirmer à priori que, depuis que l’homme a su tracer
à l’aide de couleurs des imagos sur les murs, le bois ou la toile, il a
su également rétablir les œuvres peintes que le temps ou les acci-
dents avaient altérées.

. Mais une limite fatale existait à ce désir de conserver qui anime tout créateur ou
tout possesseur. La matière sur laquelle la couleur est fixée est elle-même, comme
la couleur, essentiellement périssable. Une époque critique arrive donc toujours pour
toute œuvre peinte. C’est le moment où l’enduit tombe en poussière, où le bois se
corrompt, où la toile se pourrit. Tout tableau porte donc en lui des germes certains
de destruction.

De même qu’on était arrivé à protéger le tableau contre les dangers extérieurs en
réparant les crevasses, en appliquant et en entretenant des vernis, il fallait aussi l’as-
surer contre les dangers intérieurs. Il s’agissait d'isoler le sort do la peinture du sort
de la toile, du bois, de l’enduit ou de tout autre corps qui la supporte; et, en mobili-
sant la surface peinte, de la rendre applicable sur des panneaux ou des châssis factices
qu’on pût remplacer à mesure qu’ils s’altéraient.

Ce problème fut résolu, mais trop tard hélas ! pour sauver nombre de chefs-d’œuvre
dont nous déplorons la perte irréparable. Ce fut le xviiic siècle qui eut l’honneur de le
résoudre. Les hommes intelligents qui, en France, dirigeaient à ce moment les arts
cherchaient à prolonger l’existence des travaux de peinture qu’ils commandaient ou
qu’ils étaient chargés de conserver, et, privés des moyens chimiques que nous possé-
dons, ils arrivèrent par la patience et le tâtonnement à trouver un expédient qui, s’il
n’éternise pas les œuvres peinles, leur promet du moins une fort longue durée. Le
rentoilage fut inventé ou du moins pratiqué vers 1750; voici dans quelles circon-
stances.

C’est une belle époque que ce milieu du xvme siècle. Si la France n’a plus les
 
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