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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Lenormant, François: Le trésor d'Hildesheim
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0421

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LE TRÉSOR D’HILDESHEIM.

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vases d’argent antiques existant dans les musées. Grâce à cette compa-
raison, l’on parviendra à porter un jugement définitif sur l’origine et sur
la date des différentes pièces dont l’ensemble est aujourd’hui conservé à
Berlin; ce sera le moyen de contrôler les conjectures auxquelles se sont
laissés aller sur ce sujet la plupart des érudits de l’Allemagne, conjectures
téméraires; où le patriotisme a eu plus de part que la véritable science.

La Gazette ne pouvait passer sous silence ni une trouvaille aussi im-
portante pour l’art et l’archéologie, ni une entreprise aussi heureuse que
celle des reproductions qu’on vient d’en faire. Avant de parler de ces mo-
numents, j’ai tenu à m’entourer de tous les renseignements possibles, et
je dois remercier ici M. Christofie de l’obligeance avec laquelle il m’a
communiqué les documents les plus précis et les plus intéressants sur
les circonstances de la découverte, sur les pièces composant le trésor,
jusqu’aux moindres fragments, trop mutilés et trop peu considérables
pour avoir été reproduits, enfin sur les particularités de fabrication de
ces objets, dont je n’ai malheureusement pas vu les originaux.

Le 17 octobre 1868, un détachement de soldats prussiens était occupé
à aplanir l’emplacement destiné à un tir, au sommet d’une élévation de
terrain, sur le versant ouest du mont Galgen, à la porte d’IIildesheim.
Ce point, qui domine la ville et d’où le regard en embrasse tout le pano-
rama, est celui où s’élevaient autrefois les fourches de justice; c’est
également là que furent construites les batteries d’attaque, lors du siège
de la ville pendant la guerre de Trente Ans, et l’on y remarque encore
des vestiges des retranchements élevés à cette époque. Une vieille tradi-
tion populaire, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, désignait la
butte du gibet comme recélant dans son flanc des trésors, « une grande
masse d’argent; » elle porterait à croire que jadis, sur le même emplace-
ment, une découverte analogue à celle de l’année dernière aurait été faite
à une époque où elle ne pouvait être appréciée que pour sa valeur maté-
rielle et où l’étude des objets antiques ne préoccupait pas les esprits.

Quoi qu’il en soit, à une profondeur de trois mètres, la pioche mit au
jour de nombreux fragments d’un métal oxydé, dont l’aspect ressemblait
à des morceaux de cuir. L’officier commandant le détachement fut aussitôt
appelé, et reconnut que ce métal n’était autre que de l’argent. Il fit fouil-
ler avec précaution, et bientôt on dégageait un dépôt de cinquante-deux
vases et ustensiles antiques, tous de la môme matière. Ce dépôt, qui
constituait bien évidemment une ancienne cachette faite à dessein, avait
été enfoui à même la terre, sans rien pour le protéger. Les deux plus
grands vases étaient retournés et, formant cloche, recouvraient tous les
autres, entassés pêle-mêle. Ceux-ci, du reste, avaient eu fort à souffrir

II. — 2' PÉRIODE. 52
 
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