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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Lafenestre, Georges: Bernardino Luini, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0453

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BERNARDINO LUINI

es hommes de génie se dressent dans
l’histoire comme les grands arbres dans la
forêt ; tout le soleil est sur leur tête, une
ombre épaisse couvre leur pied. L’œil
ébloui par leur magnificence ne distingue
d’abord rien alentour, parmi la mêlée
obscure des végétations vivaces, où s’élè-
vent côte à côte les troncs antiques dont
ils sortirent et les rejetons hardis qu’ils ont
semés. A Rome et à Florence, combien des
travailleurs les plus merveilleux ont dis-
paru, depuis le xvi' siècle, dans la gloire exubérante de Raphaël et de
Michel-Ange! Et qu’il faut de patience et d’obstination à la critique mo-
derne, moins exclusive et moins extasiée, pour les remettre en leur véri-
table place, auprès des puissantes individualités dont la grandeur les
écrasait outre mesure, et dont le voisinage les faisait injustement dispa-
raître !

Léonard de Vinci, le premier, resplendit d’un tel éclat en Lombardie,
que tous les noms s’y effacèrent près du sien. Si grand qu’il soit, son
génie pourtant n’est point isolé, même à cette place; quiconque l’ap-
proche ne s’y trompe pas. Avant son arrivée à Milan (1480), la cour des
Sforza, voluptueuse et dépensière, avait déjà à son service bon nombre
d’excellents peintres, nés la plupart dans le pays. On les pouvait ratta-
cher à trois écoles. Les uns, fraîchement ravis par les élégants ouvrages
du Bramante, se laissaient volontiers, à sa suite, appeler les Bramantins 1 II. ;

1. Le plus célèbre d’entre eux fut Bartolommeo Suardi, surnommé Bramantino,
dont quelques ouvrages se trouvent encore à Milan (musee Brera, eglise de Chiaravalle,
de San Sepolcro, etc...) Cette école, toute lombarde, doit moins d’ailleurs son nom au
célèbre Donato Bramante, d’Orbin, le protecteur ou parent de Raphaël, qu’à ceux qui
florissaient à Milan quand il y vint, et qui furent ses maîtres en architecture autant

II. — 2e PÉRIODE. 56
 
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