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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 6
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Les livres d'étrennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0568

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LES LIVRES D’ETRENNES

l n’y a pas bien longtemps encore qu’on no demandait aux livres
d’étrennes que d’être très-beaux et très-éclatants sous le rapport du
papier, des gravures et de la reliure. Quant au texte, on s’en préoc-
cupait fort peu. Le livre d’étrennes était un simple auxiliaire du bon-
bon, et il ne nourrissait pas plus l’intelligence cpie les éphémères do
Siraudin ne nourrissent l’estomac : c’était une vaine satisfaction accordée à la gour-
mandise de la vue comme la praline en est une donnée à la gourmandise du goût. Une
révolution salutaire s’est opérée grâce aux efforts de quelques éditeurs bien inspirés.
Sans cesser d’être somptueux, le livre destiné aux cadeaux du jour do l’an est devenu
sérieusement instructif sous une forme attrayante; la gravure a été employée comme
l’auxiliaire aussi utile que pittoresque du texte, et l’œuvre, dans son ensemble, a
mérité de survivre aux circonstances annuelles qui l’avaient fait naître et de garder une
place d’honneur dans la bibliothèque des parents et des enfants.

La maison qui a le plus contribué à cette transformation du livre d’étrennes est
certainement la maison Hachette. La grande littérature, les voyages, la vulgarisation
scientifique à tous ses degrés, l'enseignement moral pour tous les âges, telles sont les
catégories dans lesquelles elle a distribué ses publications, catégories qui, cette année
encore, présentent les spécimens les plus variés et les plus réussis. Ces publications
sont dignes — et cela seul fait leur éloge — de l’examen et de l’étude que la critique
doit aux vraies productions littéraires, artistiques et scientifiques. Passons-les donc
rapidement en revue, avec la joie de ne pas nous heurter à ces livres de parade qui,
s’ils étaient beaux comme des paons, étaient bêtes comme eux, et ne faisaient que
faire la roue sur une table de salon avec leurs gaufrures, dorures et dentelles.

Ab Jove principium! Il s’agit, s’il vous plaît, de Gœthe illustré par Kaulbach et
commenté par Paul de Saint-Victor. Ce grand peintre de Munich a consacré aux femmes
de Gœthe vingt-deux compositions célèbres, dont le succès a eu en •Allemagne un
long retentissement. MM. Hachette ont acquis le droit de publier ces beaux dessins;
mais, voulant que dans cet album la littérature fût à ia hauteur de l’art, ils ont demandé
au brillant critique, à l’auteur A'Hommes et Dieux, le texte qui accompagne chaque
gravure. Le profond sentiment artistique de M. de Saint-Victor, la puissance plastique
et la chaude couleur de son style convenaient bien à cette tâche difficile. Sa plume a,
comme le crayon de Kaulbach, fait merveille. Comme le peintre, l’écrivain a compris,
rendu, interprété, avec une sorte de passion sereine et pieuse, ces types créés par le
génie de Gœthe. Elles sont toutes là, ces héroïnes immortelles, comme la poésie qui
 
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