GALERIE DU BELVÉDÈRE
A VIENNE1
ÉCOLES ALLEMANDES.
es doctrines qu’au xive siècle Charles IV em-
pruntait à l’Italie n’ont pas porté des fruits
bien remarquables en Allemagne. Tho-
mas de Modène a formé deux élèves,
Théodoric de Prague et Nicolas Wurmser
de Strasbourg, dont les œuvres sont em-
preintes d’un sentiment italien très-sen-
sible. Après eux la tradition s’interrompt,
au moins en Bohême. Pour la renouer il
faut aller jusqu’au Rhin, à Cologne, où
Stephan Lochner faisait concurrence, à la fin du xive siècle, à l’in-
fluence flamande et bourguignonne. Le séjour de Thomas de Modène à
Prague n’a pourtant pas été inutile. C’est à lui qu’il faut attribuer la for-
mation de cette école de miniaturistes dont on retrouve les œuvres dans
les manuscrits du Hradschin et à la bibliothèque de Prague. Ces minia-
tures ne sont pas belles, mais elles possèdent une originalité qui les dis-
tingue des autres écoles.
Théodoric florissait, dit le catalogue, — le meilleur guide à consulter
sur ces obscurités, — de 1358 à 1375. Ses deux tableaux, Saint Augustin.
et Saint Ambroise en habits pontificaux, proviennent d’une décoration
d’autel au château de Karlstein. Ils passaient pour l’œuvre la plus authen-
tique et la mieux conservée de ce père de l’école allemande. Les deux
personnages sont vus à mi-corps, un peu plus grands que nature. Les
I. Gazelle des Beaux-Arts, 2e période, t. VII, p. 404.
A VIENNE1
ÉCOLES ALLEMANDES.
es doctrines qu’au xive siècle Charles IV em-
pruntait à l’Italie n’ont pas porté des fruits
bien remarquables en Allemagne. Tho-
mas de Modène a formé deux élèves,
Théodoric de Prague et Nicolas Wurmser
de Strasbourg, dont les œuvres sont em-
preintes d’un sentiment italien très-sen-
sible. Après eux la tradition s’interrompt,
au moins en Bohême. Pour la renouer il
faut aller jusqu’au Rhin, à Cologne, où
Stephan Lochner faisait concurrence, à la fin du xive siècle, à l’in-
fluence flamande et bourguignonne. Le séjour de Thomas de Modène à
Prague n’a pourtant pas été inutile. C’est à lui qu’il faut attribuer la for-
mation de cette école de miniaturistes dont on retrouve les œuvres dans
les manuscrits du Hradschin et à la bibliothèque de Prague. Ces minia-
tures ne sont pas belles, mais elles possèdent une originalité qui les dis-
tingue des autres écoles.
Théodoric florissait, dit le catalogue, — le meilleur guide à consulter
sur ces obscurités, — de 1358 à 1375. Ses deux tableaux, Saint Augustin.
et Saint Ambroise en habits pontificaux, proviennent d’une décoration
d’autel au château de Karlstein. Ils passaient pour l’œuvre la plus authen-
tique et la mieux conservée de ce père de l’école allemande. Les deux
personnages sont vus à mi-corps, un peu plus grands que nature. Les
I. Gazelle des Beaux-Arts, 2e période, t. VII, p. 404.