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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 2
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Clément de Ris, Louis: Galerie du Belvédère à Vienne, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0113

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106

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Portrait d’un jeune homme. Grandeur naturelle, le buste seulement,
tourné de trois quarts à gauche. Visage rougeâtre. On voit dans la pru-
nelle des yeux le reflet du châssis delà fenêtre qui éclaire l’appartement
dans lequel il pose. Daté de 1507. Œuvre magnifique exécutée avec un
fini sans sécheresse, un accent sans dureté qui rappelle Van Eyck ou
Antonello de Messine.

Le Roi Sapor assistant au supplice des dix mille chrétiens. La scène
se passe sur un terrain en déclivité qui a permis à l’artiste de grouper un
grand nombre de bourreaux et de suppliciés et de déployer une fertilité
d’inventions tortionnaires qui finit par impressionner. Cette fertilité paraît
d’autant plus étrange chez Dürer, que ses Mémoires nous le dépeignent
comme un bourgeois badaud et crédule plus occupé à. placer avantageu-
sement ses eaux-fortes qu’à inventer des procédés de torture. A droite,
au premier plan, le roi Sapor entouré de ses courtisans. Au milieu, au
second plan, l’artiste bien reconnaissable à sa longue chevelure, accom-
pagné de son ami Bilibald Pirckheimer. Il porte dans la main droite un
fanion sur lequel on lit l’inscription : Isle faciebat anno Domini 1508
Alberlus Durer Allemanus et le monogramme. Le dernier chiffre a été
restauré. Les raccourcis des suppliciés laissent à désirer. L’exécution est
précieuse et fine, la couleur vive et harmonieuse.

Il est curieux d’examiner à côté la copie faite par un compatriote de
Dürer : Christian Ruprecht. Elle est de même dimension et exactement
semblable. L’artiste a signé son nom sur le même drapeau porté par
Albert Dürer : Ad imitationem Alb. Dureri Joan. Krislian Ruprecht
civis Norimb. Anno 1053. Rapprochées, il n’y a pas possibilité de con-
fondre ces deux toiles. Celle de Ruprecht a une lourdeur de touche, de
dessin et de couleur qui frappe les yeux les moins clairvoyants. Mais si
elles étaient séparées par trois ou quatre cents lieues, si la comparaison
était impossible, la fidélité du copiste est telle que j’excuserais l’erreur.
Nouveau motif pour être circonspect dans les attributions quand elles ne
sont pas justifiées par l’évidence. J’ai étudié plusieurs musées étrangers ;
je me suis souvent repenti d’avoir affirmé, jamais cl’avoir douté. Le nom
de Christian Ruprecht est peu connu. Tous les catalogues du Belvédère
copient Chrestien de Mechel qui le dit né à Nuremberg en 1600 et mort
dans la même ville en 1654. Il avait donc cinquante-trois ans quand il
copiait d’une façon si remarquable le tableau de son compatriote.

La Trinité. Tableau universellement connu, reproduit maintes ibis
par la gravure. A tout prendre, le chef-d’œuvre du maître. En bas, à
droite, sur une langue de terre, le peintre tenant une petite tablette sur
laquelle se lit son monogramme et l’inscription suivante : Albertus Durer
 
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