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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 6
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Leroux, R.: Veuillot, Louis, Jésus-Christ: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0591

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566

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lin, qui avait déjà fait le même travail pour les ouvrages de M. Paul
Lacroix, sur le moyen âge. Chargé de mettre de l’art dans un livre où
l’auteur s’était préoccupé de toute autre chose, M. Dumoulin s’est si bien
acquitté de sa besogne, que l’ouvrage de M. Veuillot devient indispen-
sable à tous ceux qui s’occupent d’art. Deux cents gravures d’après les
œuvres peintes ou sculptées des grands maîtres nous montrent la pensée
chrétienne interprétée d’une façon très-diverse, selon le point de vue
particulier où se place l’artiste.

On a puisé dans toutes les écoles pour mieux faire ressortir les diverses
manières de comprendre l’idée religieuse dans l’art. C’est ainsi qu’on
passe des sculptures de nos églises aux miniatures qui ornent les manu-
scrits des fresques monumentales de l’École italienne, aux interprétations
plus positives de l’Ecole de Bruges. Albert Dürer se rencontre avec Ange-
lico de Fiesole; Rembrandt se trouve à côté de Le Sueur. L’art contem-
porain a aussi fourni son contingent : Overbeck et Jlippolyte Flandrin,
Schnoor et Ary Scheffer, ont été interrogés tour à tour, en sorte que le
livre forme comme un vaste panthéon de l’art chrétien sous toutes ses
formes et à toutes les époques.

Indépendamment des gravures qui illustrent le texte, il y a de fort
belles planches, des reproductions d’ouvrages de Marc Antoine, par l’hé-
liogravure, et des chromolithographies. Nous avouons n’avoir pas un
faible bien prononcé pour les gravures tirées à plusieurs teintes, lors-
qu’elles reproduisent des maîtres tels que Raphaël; mais pour les minia-
tures, ce mode de reproduction présente un certain intérêt, parce qu’il
rend assez bien les crudités naïves et les délicates ornementations de ces
peintures, où le modelé et l’entente de l’effet comptent généralement pour
peu de chose.

En revoyant son ouvrage imprimé et illustré de la sorte, M. Veuillot
comprendra peut-être qu’en négligeant l’art, il s’était privé d’un puis-
sant auxiliaire.

Le public, chargé de juger en dernier ressort, appréciera, malgré les
lacunes et les erreurs du livre, les brillantes qualités d’un écrivain émi-
nent, et il saura gré aux éditeurs d’avoir trouvé, dans une apologie du
Christ, l’occasion de faire, au moyen des gravures, une magnifique et
éloquente histoire de l’art chrétien.

R. LEROUX.
 
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