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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 6
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Les livres nouveaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0597

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572

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

donnera plus tard cette seconde partie de son voyage, mais nous devons
constater que, malgré la portée sérieuse et scientifique de cette publi-
cation, elle n’en est pas moins d’une lecture extrêmement attachante,
même pour ceux qui cherchent dans les récits de voyages autre
chose que des rectifications géographiques ou des renseignements histo-
riques. Aux descriptions et aux réflexions, M. Rousselet a su mêler dans
une juste mesure les anecdotes et les petits faits qui, tout en paraissant
moins sérieux que les autres, ne sont pas quelquefois moins instructifs.

Mais quand même ce livre n’aurait pas le charme du style et cet
intérêt sérieux qui s’attache à tout récit de voyage dans des contrées
aussi belles et aussi peu connues, il trouverait dans ses 317 dessins une
cause assurée de succès. M. L. Rousselet a dessiné ou photographié tous
les monuments remarquables, temples, palais, mausolées, etc., qu’il a
rencontrés sur sa route, il a reproduit les principaux types de races,
jusqu’au portrait d’une Française, la princesse Élisabeth de Bourbon,
qu’il a trouvée à la cour delà « Bégaum» ou reine de Bhopal, descendante
d’un Jean de Bourbon, venu dans l’Inde au xvie siècle. C’est à M. Rous-
selet que l’on devra la première reproduction des ruines de l’ancien
monastère boudhique de Sanchi, qui date, dit-on, du xne siècle
avant l’ère chrétienne et, qui, malgré l’état de délabrement où il se
trouve, présente encore certaines parties d’une merveilleuse architecture.

Ce livre fait honneur à la France; on peut le rapprocher du Voyage
(Vexploration dans VIndo-Chinc, de MM. Doudart de Lagrée, Francis
Garnier et L. Delaporte, qui a été publié par la même maison.

Nous terminerons par Y Histoire du costume de M. Quicherat. Ce livre
curieux nous permet de suivre siècle par siècle les transformations qui se
sont produites dans le costume de nos ancêtres, depuis les vieux Gaulois
jusqu’aux modes de nos grand’mères. On s’occupe beaucoup du costume
depuis quelque temps. Ace moment même se ferme la quatrième exposi-
tion de Y Union centrale des Beaux-Arts appliques à V industrie, qui
a été en partie consacrée à l’étude rétrospective du costume dans le
monde entier. Cette exposition donne un véritable caractère d’actualité au
travail consciencieux et solide de M. Quicherat. L’étude du costume, si
féconde en considérations cl’hygiène et d’économie politique, n’est pas
moins intéressante au point de vue de l’histoire et de l’art. Avec ces
500 gravures rien n’est plus facile que de suivre sans fatigue et sans
effort toute l’histoire de cette partie de l’esthétique, et surtout de se
convaincre que, cà ce point de vue, nous sommes loin d’être en progrès.

EUGÈNE VÉRON.
 
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