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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 1
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Rioux de Maillou, P.: Les drapeaux français par M. Gustave Desjardins
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0107

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LES DRAPEAUX FRANÇAIS

o

PAR M. GUSTAVE DESJARDINS 1

es documents rassemblés et mis sous les yeux du public dans la dernière
exposition des beaux-arts appliqués à l'industrie donnent une grande
actualité aux recherches sur le costume. L'ouvrage fort intéressant que
M. Gustave Desjardins vient de faire paraître élucide aujourd'hui un autre
côté de la question. 11 s'agit des drapeaux français : oriflamme, bannière, pennon, etc.,
et des marques nationales : écharpes, cocardes, etc. Cet ordre de recherches entre de
droit dans le cycle des études sur le costume.

Vous rappelez-vous le tableau d'Ary Scheffer : Charlemagne reçoit à Paderborn
la soumission de Witikind, qui fait actuellement partie des galeries de Versailles?—
Charlemagne est à cheval, entouré de guerriers et de prélats. Des étendards, sur
lesquels sont brodées des images de saints, flottent au-dessus de sa tête et de celles des
membres du clergé. Ces étendards ont la forme d'un T. Ils ne diffèrent du vexillum
antique qu'en ce que l'étoffe, au lieu d'être nouée par ses deux extrémités à une barre
fixe, est clouée sur une barre flottante comme dans les représentations que nous avons
du labarum.

Or il y a une petite difficulté que M. Desjardins nous fait apercevoir, c'est
« qu'après l'invasion des Barbares, la forme romaine disparaît pour faire place à un
étendard fixé à la hampe par l'un de ses côtés ». Il n'a trouvé dans le cours de
ses recherches jusqu'au xvie siècle qu'un seul drapeau faisant exception à cette règle.
Ce drapeau est placé au sommet du mât d'un vaisseau, dans la tapisserie de Bayeux.
C'est donc aussi par erreur que M. Larivière, dans sa Bataille de Mons-en-Puelle, donne
à l'oriflamme de Saint-Denis, qui y fut prise par les Flamands, la forme du labarum.
Les vitraux de Notre-Dame de Chartres nous montrent que l'oriflamme était un gon-
fanon rouge à cinq queues.

Je n'attache pas plus d'importance qu'il ne faut à ces erreurs d'archéologie. Un
peintre n'est pas un critique, et la valeur purement scientifique d'un tableau d'histoire
est tout à fait secondaire. Cependant, nous voyons les maîtres en tirer un fort bon parti.
Dans le tableau d'Eugène Delacroix : Entrée des Croisés à Constantinople, l'aspect
étrange des costumes produit un effet des plus saisissants.

]. Paris. — Morel.
 
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