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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 2
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Ménard, Louis: La symbolique du feu
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0174

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LA SYMBOLIQUE DU FEU.

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Le rapprochement de ces trois divinités s'explique facilement si on se
rappelle qu'Athènè, comme je l'ai dit dans un autre article, est la splen-
deur de l'éclair, et par suite l'intelligence céleste; il était donc naturel
de l'associer avec les deux formes du feu artiste et créateur. La naissance
d'Àthènè, c'est la clarté subite qui illumine le ciel déchiré par la foudre.
Promètheus et Hèphaistos, étant une double expression du même symbole,
ont dû être souvent confondus, et tous deux, selon Apollodore, passaient
pour avoir frappé d'une hache la tête de Zeus, c'est-à-dire le sommet
du ciel, d'où s'élança la Déesse de l'éclair. Dans le bas-relief qui sert
de frontispice à l'ouvrage de Winckelmann, le jeune homme armé d'une
hache qui se tient derrière Zeus n'est pas assez caractérisé pour qu'on
sache s'il représente Hèphaistos ou Promètheus. Sur une patère étrusque
représentant la naissance d'Athènè, Hèphaistos est figuré d'une manière
semblable et désigné sous le nom de Seihlans. Dans l'autel triangulaire
des douze Dieux, au Musée du Louvre, Hèphaistos est placé à côté
d'Athènè et caractérisé par des tenailles; mais il porte une tunique
longue, et comme la tête et le haut du corps manquaient, on en a fait
une Déesse, ainsi que d'Apollon. C'est un des nombreux exemples de cet
inintelligent système de restauration qui a été si funeste aux monuments
de Fart antique.

L'homme et tous les êtres vivants sont formés d'éléments terrestres
animés par une étincelle de feu éthéré. Les reptiles qui grouillent dans
le limon après les pluies d'orage rappellent par leurs formes les lignes
sinueuses de la foudre. L'art attribue ces formes de reptiles aux géants
ancêtres du genre humain, aux fils de la terre, Kekrops, Lrichthonios.
Les Athéniens se croyaient autochthones; leur aïeul Erichthonios était né
des semences du feu recueillies par la terre féconde. Dans une peinture
de vase on voit la Terre, figurée par une grande femme couronnée de
tours, présenter l'enfant à Athènè, qui avait refusé d'en être la mère, et
qui le nourrit pourtant de son lait de vierge. Derrière la Terre se tient
Hèphaistos, armé de tenailles et coiffé d'un bonnet conique; derrière
Athènè est un personnage couronné d'oliviers, portant un sceptre à la
main, et dont le corps se termine en serpent; on suppose que ce person-
nage est Kekrops.

Une tradition analogue faisait de Promètheus le père de Deucalion
et l'ancêtre de la race humaine. Plus souvent encore la génération est
remplacée par l'idée d'une création plastique : « Le fils de Iapétos, dit
Ovide, mêlant l'argile à l'eau des fleuves, fabriqua les hommes à l'image
des Dieux, modérateurs de toutes choses. » Plusieurs bas-reliefs nous
montrent Promètheus modelant des hommes, et à mesure qu'il les achève,
 
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