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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 2
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Ménard, René: Clodion
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0205

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GLODION

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i le plus charmant de nos peintres, Antoine Watteau, est d'origine
flamande, c'est en Lorraine que le plus aimable de nos sculpteurs a
vu le jour et a fait ses premières études. Le 20 décembre 1738, un
enfant était baptisé dans l'église Saint-Roch à Nancy, sous le nom de
Claude Michel, fils légitime de Thomas Michel, marchand traiteur, et
d'Anne Adam, son épouse. Or Claude Michel n'est autre que Clodion,
et l'orthographe de ce pseudonyme n'était même pas bien familière à ses contempo-
rains, puisque les livrets de Salon l'appellent tantôt Clodion, tantôt Claudicn. Il tenait
donc par sa mère d'une famille de sculpteurs fort habiles, et tout porte à croire qu'il fut
élève de Sigisbert Adam. Mais son père lui-même, dans l'acte de baptême de Charles-
Antoine Vanloo, en 1748, est qualifié sculpteur du roi de Prusse. Nous puisons ce ren-
seignement dans une excellente notice de M. Jal, qui ajoute : « Ce Thomas Michel est
père du sculpteur Clodion; ce qu'il y a de singulier c'est qu'au baptême de son fils, il
est qualifié « marchand traiteur. » Il quitta donc la lardoire pour le ciseau, et en
dix ans devint sculpteur habile, de cuisinier qu'il était. »

Il est donc très-probable que l'éducation de Clodion fut dès le début dirigée vers
les arts. Mais « alla—t—il à Rome? demande M. Jal, rien ne le prouve. » Le savant
écrivain n'aurait pas même posé la question, s'il avait pu connaître les pièces publiées
depuis peu par M. Lecoy de la Marche. Il y aurait trouvé un rapport de Natoire, direc-
teur de l'Académie de France à Rome, daté du 27 février 1771, et commençant par ces
mots : « Le Sr Claudion se détermine enfin de s'en retourner en France, après
neuf années de séjour à Rome. C'est un sculpteur qui, partout où il se trouvera, se fera
estimer avec distinction par son talent. Étant pensionnaire, il a rempli cette place avec
honneur et y a fait beaucoup de progrès. Il partira au commencement du mois pro-
chain : je lui donnerai la gratification ordinaire de 56 écus pour son voyage1. »

Dans la vente des objets d'art ayant appartenu à Boucher, peintre du roi (1771, Remy
expert), nous voyons figurer un ouvrage de Clodion avec la désignation suivante :
« Une vestale, terre cuite de quinze pouces de haut, faite à Rome d'après l'antique. »
Boucher possédait également de lui un vase décoré d'une bacchanale d'enfants ; nous
pouvons en conclure que les ouvrages de Clodion étaient prisés par les artistes les plus

M. Jal se trompe lorsqu'il dit : « Le Musée du Louvre ne possède pas d'ouvrage de Clodion : pourquoi?»
Le Musée du Louvre possède de Clodion une bacchante en marbre, portant sur ses épaules un petit satyre
et cataloguée sous le numéro 304.
 
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