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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 4
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Courajod, Louis: Exposition rétrospective de Milan: (Art industriel. 1874.)
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0392

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE MILAN.

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nécessaire dans tous les temps. La thèse y est fort brillamment soutenue à l'aide de
l'histoire. C'était beaucoup ; mais ce n'était pas assez, puis [u'il y a des gens qui ne
savent pas lire, et d'autres, pires ignorants, qui sachant lire ne lisent pas. Les Italiens,
avec cet esprit ingénieux et pratique qui les caractérise, viennent de produire la
preuve matérielle, la seule qui restât à faire. L'Association industrielle italienne a, par
un sacrifice qui lui était bien dur, hardiment et impitoyablement écarté tous les pro-
duits des arts dits libéraux: peinture, sculpture, architecture et gravure. L'industrie
seule était admise à la porte, et cependant il n'est guère entré à l'exposition historique
de Milan que des objets d'art de premier ordre ; on y rencontre une quantité de chefs-
d'œuvre ; le grand art, l'art un et indivisible, l'art sans épithète, dépouillant aussitôt le
masque industriel, y brille du plus vif éclat. De ce côté-ci des monts, les aveugles au-
ront donc seuls maintenant le droit de douter de la vérité proclamée par le marquis
de Laborde et de plaider la cause du divorce entre l'art et l'industrie.

En pénétrant dans la grande salle du rez-de-chaussée, on s'aperçoit bien vite du
goût et de l'ordre qui ont présidé à la classification des innombrables objets exposés.
Le gros mobilier d'appartement occupe le bas du « Salone ». Les organisateurs y ont
reconstitué, par époques, des intérieurs historiques. On croirait voir ici une chambre du
xvie siècle, là un cabinet du xvne, plus loin un salon de compagnie du xviiie. C'est une
excellente manière de grouper les monuments et qui fait une heureuse diversion avec
la classification toute scientifique des vitrines. On remarque, dans cette large nef, des
cabinets à incrustations d'ivoire, des travaux de marqueterie des xvnc et xvme siècles,
des tables, des lits, des commodes des mêmes époques, de superbes chaises à por-
teurs (entre autres une chaise aux armes des Farnèse), des voitures royales de gala,
etc., etc. Les parois de cette salle, haute de deux étages, sont splendidement décorées
par des tapisseries où brillent, à côté de quelques « Arazzi » de provenance italienne,
nos Gobelins et notre Beau vais. Le plafond est orné d'étendards aux couleurs éclatantes,
bannières historiques des villes lombardes et vénitiennes ou trophées de leurs
victoires.

Ivoires. — La classe des ivoires sculptés compte 161 numéros presque tous
importants. On y voit figurer quelques-uns des plus célèbres et des plus anciens
monuments, en ce genre, de l'Europe. Le Trésor de la cathédrale de Monza a prêté en
effet ses beaux diptyques, dont le principal, celui de Valentinien III, est assez connu
en France, depuis le travail de M. Labartesur les arts industriels, pour qu'il soit inutile
de les décrire. A côté d'eux le marquis Trivulzio expose une suite de pièces capables
de rivaliser avec les plus riches collections publiques. Il faut citer, avant tout, deux
diptyques consulaires attribués aux années 516 et 525, des plaques des ve et vie siècles;
un Christ assis, aux pieds duquel sont prosternés l'empereur Othon et l'impératrice
Adélaïde (n° 3), admirable travail portant au bas l'inscription : « Otto Imperator ; »
un fragment de reliure représentant également le Christ assis, travail grec excellent,
mais qui n'est pas carolingien comme le dit le catalogue. Signalons encore une Dépo-
sition de croix (n° 7) curieux ouvrage du xie ou du xu6 siècle, mais non pas du xiv"
comme on paraît le penser ici ; la cassette de cyprès (n° 58) revêtue de lames d'ivoire,
xir siècle ; les nos 41 et 42, remarquables pièces qu'il me semble bien difficile de
laisser au vne siècle et que je suis porté à croire romanes.

Un des objets les plus précieux et les plus admirables de cette série est cette belle
selle de parade, couverte de sujets empruntés aux romans de chevalerie, qui appartient
à la collection Trivulzio. C'est un travail italien du xive siècle. Le Musée national du
 
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