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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 11.1875

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Nr. 6
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Montaiglon, Anatole de: Le Salon de 1875
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https://doi.org/10.11588/diglit.21840#0539

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520 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

qu'ils aient disparu pour entamer le monologue ou le duo qui termi-
nera le quatrième acte.

Je préfère de beaucoup l'Interdît. La porte cle la façade d'une petite
église romane est fermée par des arbres coupés; à gauche le cadavre
d'un homme, entouré d'un linceul serré de bandes noires, est abandonné
à terre; à droite, auprès d'une croix entourée d'un voile noir et dont le
pied disparaît sous des branchages entassés, on voit, déposée sur le sol,
une civière avec le corps d'une jeune fille couronnée cle fleurs, dont la
tête est encore appuyée sur le dossier de la civière et dont les mains,
pour rester jointes comme dans la prière, sont tenues par des bande-
lettes. La couleur, plus pittoresque, s'harmonise bien avec le sujet, mais
celui-ci est encore trop littéraire ; l'effet du tableau, ce qui ne peut être
qu'une exception, est presque tout entier dans ce qui n'y est pas, dans
ce que le spectateur doit savoir d'avance pour être capable de le com-
prendre et de l'ajouter. Le prononcé de l'excommunication, avec le groupe
des prêtres et ceux des courtisans, la fulmination de l'interdit au milieu
du trouble de la foule des fidèles, eussent été cle bien autres sujets et
auraient donné bien davantage. Mais, en rendant d'ailleurs justice aux
qualités que M. Laurens a continué d'y montrer, il faut rappeler qu'il
était impossible à l'artiste de faire pour le Salon des ouvrages matériel-
lement importants, occupé qu'il était par le travail de l'Apothéose des
Chanceliers qu'il peint clans la coupole du palais de la Légion d'hon-
neur. C'était un sujet difficile et un travail considérable, dont en dit
grand bien et dont la nouveauté a du être plutôt de nature à exciter
l'ardeur et la passion consciencieuse que M. Laurens a pour son art.

L'année dernière c'était un Polonais, M. Matejko, qui avait peut-
être le tableau le plus important du Salon.

Les envoyés du Czar, apportant à Etienne Bathori le pain et le sel,
étaient trop frappants pour que nos lecteurs ne s'en souviennent pas
comme s'ils les avaient encore sous les yeux. L'ensemble manquait de
sacrifices, et la gamme du jaune clair y montait hardiment presque jus-
qu'à l'éclat suraigu de la vibration la plus sonore; mais, malgré le touffu
de la composition, malgré la richesse, surabondante jusqu'à la fatigue,
des étoffes, des armes et des coiffures, il y avait là une puissance toute
personnelle, une marque originale. Rien ne serait plus splendide si
on le traduisait avec toutes les ressources de la tapisserie la plus riche,
sans craindre pour le rendre de s'y servir dans les vêtements cle la
splendeur matérielle des fils d'argent et des fils d'or. Cette année
M. Matejko a un sujet analogue, le baptême d'une cloche à Cracovie,
en 1521, devant le roi Sigismond et toute sa cour. Les dimensions
 
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