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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr.2
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Yriarte, Charles: Le salon de 1876, [2], La sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0132

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

masse des promeneurs qui errent dans le jardin du Palais des Arts. Il faut
ces cris d’enthousiasme poussés avec ensemble et une grande conviction
par la masse des artistes, pour forcer l’attention publique devant la
Charité et le Courage militaire, le Vœ victis, Y Adam, le Napoléon
mourant, le Virgile, le Chanteur florentin, le M&r Darboy, la Jeunesse
du Tombeau de Régnault, et quelques-unes de ces œuvres qui, dans les
expositions qui se succèdent s’affirment avec la netteté, la précision et
la grande autorité des choses qui resteront.

Aujourd’hui il faut aller droit au chef-d’œuvre. Le comité de la sous-
cription pour élever un tombeau au général Lamoricière a choisi pour
interprète de l’œuvre M. Paul Dubois, le sculpteur du Chanteur florentin ;
la cathédrale de Nantes est le lieu choisi pour recevoir la sépulture ; le
chapitre a indiqué l’arceau parallèle à celui sous lequel se dresse, dans
sa noblesse et sa force, un des plus beaux monuments de l’art français : le
mausolée de François II, duc de Bretagne, par Michel Columb. On ne donne
pas de pendant aux grandes œuvres, il vaut mieux les laisser rayonner
dans leur belle unité ; c’est tout dire que de reconnaître que le sculp-
teur choisi par le comité, non-seulement n’est pas écrasé par la compa-
raison, mais se tient admirablement à côté de Columb, et, quoiqu’on
reconnaisse ses origines évidentes et la noble lignée d’où il descend, il
est encore resté personnel et a caché sa force sous une grâce pleine de
grandeur. L’ensemble de l’œuvre se compose de cinq figures; quatre
d’entre elles personnifient une des vertus civiles ou militaires et sont as-
sises aux quatre angles du mausolée; la cinquième représente le général,
étendu mort sous son linceuil dans l’attitude de la célèbre statue de
Rude, le Godefroy Cavaignac du cimetière Montmartre. Les deux seules
figures que nous ayons été appelés à juger sont symboliques et person-
nifient, l’une le Courage militaire, l’autre la Charité. Le Courage, sous
les traits d’un beau jeune homme en casque et en chlamyde, s’appuie sur
un glaive; la Charité, c’est l’immortelle allégorie de la femme qui
recueille des orphelins et les nourrit. La première des deux statues fait
certainement penser à la chapelle des Médicis, mais sans qu’on puisse
exactement définir quel est le mouvement dont l’artiste s’est souvenu.
C’est une ressemblance de caste, l’accent1 des nobles familles qui se trans-
met et mêle à la mâle beauté des fils le reflet glorieux de la vertu guer-
rière de leurs pères. Le bras jeune et puissant appuyé sur le genoux,
la poitrine généreuse et vivante qui transparaît sous le corset de buffle,
la main qui tient le glaive, les pieds, la tête, les jeunes épaules capables
de porter le poids du commandement et du pouvoir : tout cela est exquis,
savoureux et fort. La Charité se décrit à peine, c’est d’une simplicité
 
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