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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 5
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Davillier, Jean Charles: La vente du mobilier du chateau de Versailles pendant la Terreur, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0489

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LE MOBILIER DU CHATEAU DE VERSAILLES.

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« De toutes parts s’élèvent contre des commissaires des plaintes des
plus amères et des plus justes. Comme ils ont des deniers à pomper sur
les sommes produites sur les ventes, ils évitent de mettre en réserve les
objets précieux à l’instruction publique. 11 esta remarquer d’ailleurs que
la plupart des hommes choisis pour commissaires sont des marchands,
des fripiers qui, étant par état plus capables d’apprécier les objets rares
présentés aux enchères, s’assurent des bénéfices exorbitants. Pour mieux
réussir, on dépareille les livres, on démonte les machines, le tube d’un
télescope se trouve séparé de son objectif, et des fripons concertés savent
réunir les pièces séparées qu’ils ont acquises à bon marché. Lorsqu’ils
redoutent la probité ou la concurrence de gens instruits, ils offrent de
l’argent pour les engager à se retirer des ventes. On en cite une où ils
assommèrent un enchérisseur1. »

Nous nous arrêterons ici, bien que nous n’ayons montré qu’un coin
d’un bien triste tableau. Il nous serait facile de multiplier les citations
et les documents qui fourniraient, hélas ! la matière de plus d’un volume;
mais nous pensons que les faits que nous venons d’exposer sont suffi-
samment instructifs, et qu’ils parlent eux-mêmes d’une manière assez
éloquente. Nous ne les avons pas recueillis, du reste, uniquement pour
satisfaire la curiosité du lecteur : la morale en est facile à déduire, et
dans l’irréparable dispersion de ce merveilleux mobilier de la France,
qu’un auteur contemporain estimait à quatorze cents millions, chacun
trouvera en même temps un regret pour le passé, une leçon et un ensei-
gnement pour l’avenir.

BARON DAVILLIER.

t. Voici en quels termes un journal du temps appréciait le langage du célèbre con-
ventionnel : « Les sans-culottes devraient bien couvrir de boue un certain rapport de
l’abbé Grégoire au nom du Comité de l’instruction publique sur ce qu’il appelle le
vandalisme, où il regrette la basilique de Chartres, celle de Nîmes et celle de Stras-
bourg, la Résurrection du frère Luc, à Verdun, la Descente de croix, à Mayence, les
vitraux de Gisors, les tableaux des sept-sacrements, à Grasse, les clochers de Bourg,
le mausolée du maréchal de Saxe, à Strasbourg, les stalactites et les stalagmites de
Coutances, et autres turpitudes tombées sous le fer destructeur des hochets du fana-
tisme et du nobilisme. Il n’a oublié que les statues équestres des places Royale, Ven-
dôme, des Victoires, de Louis XV et du Pont-Neuf, que le vandalisme parisien a
renversé. » La Tribune du Peuple ou le Défenseur des Droits de l'homme, par
Gracchus Babeuf, 28 frimaire, an III, n° 28, p. 856.

XIV. — 2e PÉRIODE.

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