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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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Nr. 6
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Yriarte, Charles: Le Salon de 1876
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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0734
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LE SALON DE 1 876.

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une œuvre, peut-être même deux carrières, car nous n’avons pas
oublié les hardis coups de brosse des premières années. C’est assez dire
que rien de ce qu’il nous convie à juger ne peut être indifférent à la
critique et que les moins initiés doivent reconnaître en lui une nature
élevée, un artiste délicat doublé d’un homme digne et fier. Pour prou-
ver le cas qu’on fait d’un tel peintre, même quand on refuse de le suivre
dans les régions nébuleuses où il veut vous transporter, on se donne la
peine d’étudier l’œuvre qui mériterait certes une plus longue et plus
consciencieuse analyse, et on appuie des raisonnements, beaucoup trop
écourtés par des nécessités pratiques, sur des dessins en fac-similé signés
par l’artiste lui-même et qui indiquent de longues études, une préoc-

i'i

HERCULE ET L’HYDRE DE LERNE.

(Croquis de M. G. Moreau pour son tableau.)

cupation des plus intéressantes de l’assiette de l’œuvre, de sa construc-
tion nécessaire et de son équilibre indispensable.

M. Gustave Moreau a-t-il réussi dans sa tâche? Il a choisi pour sujets
Salomè et Hercule et VHydre de Lerne. Le premier est indescriptible,
mais c’est pour cela qu’il faut essayer de décrire. Nous sommes dans
un temple, dans une mosquée, dans un alcazar, peut-être dans une
pagode, et la scène se passe dans cette partie consacrée qui serait l’iconos-
tase; les grands arcs en fer à cheval ouvrent leurs perspectives portant les
coupoles ajourées, la lumière tamisée tombe en nappe d’or et en rayons
ambrés sur les azulejos, les émaux, les onyx, les marbres, les granits,
les porphyres, les agates, les lapis et autres pierres précieuses. Dans
le milieu de la composition, dans l’entre-colonnement central, s’élève le
trône d’Hérode, surmonté d’une idole, appartenant à je ne sais quel culte
et quelle cosmogonie bizarres, mais dont la forme plastique et les lignes
principales rappellent la Diane d’Éphèse. Le bourreau impassible, muet,

XIII. — 2e PÉRIODE.

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