Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 15.1877)

PROMENADES AU LOUVRE

REMARQUES SUR LE GESTE DANS QUELQUES TABLEAUX*

(DEUXIÈME ARTICLE )

Le geste est souvent fort obs-
cur, et surtout, lorsque, comme en
peinture, on l'arrête au cours de
ses évolutions successives. Dans la
nature, il est rarement fixé et figé
comme dans une toile où on le
saisit à un moment quelconque. Il
comporte une suite d’actions au
bout desquelles il se termine, puis
dure quelquefois un certain temps
sans changement. C’est une chose
que les peintres ne connaissent
pas très-bien que ces évolutions
et cette position finale plus ou
moins durable à laquelle elles
aboutissent. Je l’expliquerai en prenant la figure de la Vierge dans le
Christ en croix de Rubens (n° 431). Sa Vierge se tord les mains, et,
n’était une affectation de sa pose générale, il n’y a rien à reprendre à
ce geste; il est exact. Seulement il représente une évolution dans une
série de mouvements qui sont les suivants : d’abord les mains se sont
jointes pour la prière ordinaire, la prière suppliante, elles sont venues à
la hauteur de la poitrine; la douleur augmentant, elles s’élèvent vers le
ciel, montent devant le visage, commencent à se serrer et à se crisper;

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Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XV, page 19.