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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 17.1878

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Le musée d'Ausgsbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.22837#0135

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LE MUSÉE D'AUGSBOURG.

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aussi par son talent, car il y a une forte saveur, une puissante étrangeté
dans ses gravures, la Femme au miroirY Apollon, le Saint Sébastien,
le Pégase. Dès 1861, Emile Galichon publiait ses premières études sur
Jacopo : il y revint en 1873 et il utilisa les intéressants documents qu'un
chercheur heureux, M. Houdoy, avait trouvés clans les archives de Lille.
En 1876, M. Charles Éphrussi, qui sait si bien les choses de l'Allemagne
et les alentours d'Albert Durer, a repris la question de Jacopo de Bar-
barj et il l'a dégagée de quelques-unes des obscurités qui la compli-
quaient. Il a prouvé, à titre définitif cette fois, ce que Galichon avait
deviné par intuition, à savoir que Jacopo est un Vénitien incontestable1.

Mais il reste encore bien des incertitudes en ce qui concerne les
peintures, si peu nombreuses d'ailleurs, de ce maître d'origine véni-
tienne qui, ayant quitté son pays, eut le tort de l'oublier et ne garda
pas intact l'accent natal. De là l'intérêt que présente le tableau du
Musée d'Augsbourg. On sait qu'il porte, sur un cartellino figuré au bas
du panneau à la façon de Bellini ou de Marco Basaïti, l'inscription sui-
vante : Jac° de barbarj P. 1504, avec le petit caducée qui sert de
marque à ses estampes. Cette inscription ayant déjà été reproduite dans
la Gazette, il n'est pas utile de la donner de nouveau.

Des documents authentiques nous apprennent que Jacopo a peint des
sujets de nature morte et des animaux. Marguerite d'Autriche avait de
lui une Tête de cerf accompagnée d'ustensiles de chasse. Le tableau
d'Augsbourg appartient au même idéal. Il représente une perdrix sus-
pendue à un clou à côté de deux gantelets d'acier dont les doigts sont
formés de mailles de fer. Une flèche de bois noir, dans laquelle sont
insérées quelques plumes et qui est terminée par une pointe d'acier
taillée en biseaux, s'accroche en diagonale à la paire de gantelets : le
fond simule un panneau ou peut-être un marbre d'un gris blond.

Il faut le dire tout de suite : les Gantelets de Jacopo de Barbarj ont
l'intérêt des choses rares; mais il n'y faut point voir une œuvre de pre-
mier ordre. Les quelques lignes que Galichon a consacrées à cette pein-
ture ne sont pas, à mon sens, absolument exactes : « Cette nature morte,
écrivait-il, est peinte avec une vérité, une précision et une finesse telles
qu'au premier abord on croirait avoir sous les yeux un chef-d'œuvre de
Guillaume Van Aelst ou de quelque autre Hollandais. » Non : la nature
morte de Jacopo est d'une exécution très-fine, mais elle ne donne pas à
ce point l'impression d'une peinture hollandaise. Lorsqu'il reproduit des
objets d'essence différente, un maître de Harlem ou d'Amsterdam s'étudie

\. Gazelle des Beaux-Arls, 2e période, t. XIII, p. 363.
 
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